A peine élu, déjà trahi : Emmanuel Macron a promis pendant sa campagne électorale qu’il reporterait le prélèvement à la source à 2019… mais surprise, le 10 mai dernier, deux décrets sur sa mise en place ont été publiés au journal officiel…
“Je ne souhaite pas que la réforme soit généralisée tout de suite parce qu’il y aura immanquablement des loupés techniques et je n’ai pas envie de plonger le pays dans l’incertitude totale” voilà ce qu’Emmanuel Macron déclarait voici quelques semaines encore au sujet du prélèvement à la source, proposant de passer d’abord par une phase expérimentale pendant au moins un an…
Le problème, c’est que les décrets parus Mercredi 10 mai au Journal Officiel font tout le contraire de ce que le président élu a promis : ils fixent notamment le rôle des entreprises dans l’organisation du prélèvement à la source, et leurs créent en particulier des obligations, une charge de travail supplémentaire, dès la rentrée prochaine..
Autrement dit, si la nouvelle équipe gouvernementale, dont on ne connait même pas le chef n’abroge pas rapidement ces décrets, quasiment, dès son arrivée aux affaires, il sera difficile de revenir en arrière, et le prélèvement à la source s’appliquera bien dès 2018, contrairement aux promesses de campagne d’Emmanuel Macron.
Pourquoi Christian Eckert, le Secrétaire d’Etat au Budget, et les 5 autres ministres cosignataires de ces textes, ont commis ce premier crime de lèse majesté ? Et bien d’abord tout simplement pour pouvoir affirmer qu’une des promesses électorales de…. François Hollande avait bien été tenue, ou en tout cas, que tout avait été fait pour qu’elle puisse être tenue.
Mais l’autre explication, toute simple, est que Macron n’a pas laissé un souvenir impérissable au gouvernement, et chez les socialistes en général… en faisant tout pour que le prélèvement à la source se fasse, les signataires de ces décrets plombent aussi d’autres promesses électorales du nouveau président.
Celui-ci a en effet proposé de supprimer les cotisations chômage sur les salaires, pour transférer la charge de son financement à la CSG, qui, elle, est prélevée sous toutes les sortes de revenus, et flux financiers. Résultat escompté pour Emmanuel Macron : une hausse, légère, mais réelle, du salaire net.
Mais si, dans le même temps, survient le prélèvement à la source, qui amputerait justement ce même salaire net, tous les mois, tout l’intérêt de SA réforme ferait pschitt ! On le voit, Emmanuel Macron n’en a pas fini de se prendre des bâtons dans les roues, lancés par ses anciens amis…