Des psys pour ceux qui accueillent des migrants!

Au pic de la crise des migrants, certains Français avaient ouvert la porte de leur foyer. Mais ils n’ont pas tous pris la mesure des contraintes que cela pouvait engendrer. Résultat, des colocations se sont abrégées plus tôt que prévu, laissant plusieurs migrants sur le carreau. Fin 2015, l’association Singa, qui met en relation particuliers et exilés, s’est rapprochée du Samu social afin d’envisager une solution. Annoncée jeudi 12 mai, elle consiste en un encadrement gratuit, comprenant des séances de psychologie clinique et des conseils en recherche d’emploi et de logement.

(… Depuis le début de la crise, 17.000 foyers français ont proposé leurs services auprès de Singa, dont 1600 en Ile-de-France. Mais cet élan bienveillant ne doit pas se transformer en calvaire. Les “placements” doivent être encadrés au niveau éthique et organisationnel.

Le Samu social de Paris met donc à disposition des réfugiés et des accueillants deux psychologues, quatre travailleurs sociaux, deux conseillers en insertion en plus de Nadège Letellier, la responsable de ce projet. “Tous sont bilingues arabophones ou anglophones, préciste-t-elle. On demande d’ailleurs aux familles de parler au moins une de ces langues pour faciliter le dialogue”.

Cette équipe commencera à travailler d’ici quelques semaines, le temps de “recruter” sur la base du volontariat 200 familles accueillantes et 100 personnes accueillies pour mener l’expérimentation. Elle propose ainsi:

• Une présélection des personnes à intégrer. La colocation n’est pas faite pour tout le monde. Le réfugié présente-t-il des troubles psychiatriques? Du côté des familles, tout le monde est-il en bonne santé mentale? L’ensemble de la cellule familiale est-elle d’accord pour accueillir un nouveau venu?

• Des séances de psychologie clinique gratuites pour toute personne demandeuse ou émettrice de signes de détresse.

• Un contrat d’engagement mutuel dans lequel chacun sait ce qu’il peut faire ou non. Un contrat permet de connaître les dates de fin d’hébergement et d’alléger la dette psychologique ressentie. Il peut ainsi éviter toute forme d’esclavage moderne. Une participation financière symbolique est aussi envisageable. Si une personne âgée qui a du mal à boucler ses fins de mois propose une chambre, cette participation permet d’éviter que cela pèse sur son budget tout en rappelant à chacun ses droits et ses obligations.

• En cas d’urgence, l’équipe peut se déplacer à domicile.

• Un accompagnement renforcé pour trouver un travail et un logement. Les conseillers proposent de démarcher les entreprises. Une ville de Seine-et-Marne (77), qui participe à l’expérimentation côté logement, a répertorié 300 appartements vides sur son territoire. Les élus sont prêts à convaincre les bailleurs privés de loger les réfugiés qui auront trouvé un travail.

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