Regardez: tout sur “l’opération commando” que vous prépare Fillon! (Vidéo)

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l s’agit du grand oral de François Fillon devant le patronat qu’il n’a pas à rassurer -encore que Macron intéresse pas mal de patrons et de financiers- le favori des sondeurs a tenu à donner des gages de bonne volonté très concrets en leur détaillant sa feuille de route dès le début de l’été 2017. C’est dire s’il y croit et s’il a confiance devant un pareil auditoire !

Si l’on n’est pas du sérail, cela fait plutôt froid dans le dos, vous en conviendrez. C’est une véritable déclaration de guerre anti-sociale qu’il détaille sur un ton détaché devant ses partenaires naturels.

Le voir et l’entendre, très à l’aise, dire à ses électeurs privilégiés qui n’attendent que ça que : dès le 1er juillet il demandera aux deux ou trois ministres (économie, finances, travail) chargés des réformes, de venir avec les textes prêts, qu’il fera adopter à la hussarde dans une forme de Blitzkrieg (guerre éclair) en utilisant tout ce que permet la constitution de la Vè République et il détaille : ordonnances, votes bloqués, 49-3…Cela dans les deux mois d’été.

Il leur rappelle que ça concerne l’abrogation des 35 heures et de la durée du travail, le nouveau code du travail, la réforme fiscale du capital (seulement), la réforme de l’assurance chômage, celle de  l’apprentissage, les économies sur le prochain budget…

Et, pour prévenir toute réaction sociale, il fera « un référendum en septembre pour maintenir la tension électorale » qui l’aura porté au pouvoir.

Il s’agira de faire approuver : 1/l’égalité des régimes sociaux (histoire de laminer la fonction publique qu’il veut dégraisser de 500 000 agents) 2/ la fusion des départements et des régions, 3/la suppression d’un certain nombre de parlementaires.

« On rendra plus difficile la réaction sociale… » tient-il à préciser, l’été est en effet moins propice à la mobilisation des salariés. Il a pensé à tout. Il leur a dit tout ça en 2mn et 42 secondes. Vous n’aurez pas perdu votre temps en l’écoutant.

Au moins vous saurez ce qui nous attend. On en avait une idée mais là il s’adresse à des initiés, à des complices, dirais-je. Et ça prend un sens plus précis, presque cynique, on comprend mieux les intérêts qu’il sert, quelle catégorie sociale inspire son programme, quelle autre -la plus nombreuse, la plus délaissée- se sentira lésée qu’il faut neutraliser, museler, l’empêcher de manifester son indignation ?

Après ça, pourra-t-on encore nier la réalité, la modernité de la lutte des classes que les mêmes prétendent dépassée ? Elle n’a jamais été autant d’actualité. C’est sa négation qui est ringarde.

Ce qui a fait notre modèle social, même très entamé -que le MEDEF veut effacer et il n’est pas seul- n’est-il pas le fruit d’un puissant mouvement social, en 36, en 45 et en 68 ?

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