Le mariage, pas seulement l’amour

Un billet d’humeur d’Inès Chamagne*

49% des Français disent vouloir se marier pour officialiser l’amour, 25% pour fonder une famille en plus de l’officialisation des sentiments. La vision du mariage s’est inversée. Ce changement a rendu possible l’émergence du « mariage pour tous ».

C’est l’histoire d’une jeune femme, mariée depuis 10 mois, qui va rendre visite à sa gynécologue à Marseille. Arrive la question de la contraception et de la régulation des naissances. La patiente confie qu’elle suit une méthode de régulation naturelle fondée sur l’observation du cycle de la femme- appelée méthode Billings. « Comment ! Cela existe encore de telles méthodes préhistoriques ! », s’exclame la gynécologue. Décontenancée, la jeune patiente cherche à expliquer. « Mais si cela rate et que vous vous retrouvez enceinte ? », questionne le médecin, semblant confondre venue d’un enfant avec « source d’ennuis », un comble pour une gynécologue. « Et bien ce n’est pas grave, nous nous sommes mariés pour cela ». Au delà de l’anecdote, cet épisode révèle deux conceptions complètement différentes du mariage. Celle de la patiente entend mariage comme construction d’un projet de vie commun, incluant la venue des enfants. La conception de la gynécologue implique que le mariage ne soit qu’une officialisation de l’amour que se portent les époux.

« Keep calm, it’s just love »?
Les hérauts du « mariage pour tous » défendent cette deuxième conception du mariage, celle de la gynécologue. On s’aime, alors pourquoi ne pas nous marier? Le slogan « keep calm, it’s just love » fleurit comme les crocus au mois de mars. Niveau 1 de la réflexion. L’argument paraît imparable : oui, pourquoi empêcher deux personnes s’aimant de se marier ? Aujourd’hui, 49% des Français se marient par amour et 25% pour fonder une famille selon un sondage publié en janvier 2011 par BVA. Mais le mariage, cela n’est pas seulement la reconnaissance de l’amour, pas que du sentiment. Parce que le sentiment, « ça s’en va et ça revient ».

Le mariage : un projet, une construction, un chemin
L’amour est dans le couple mais on peut aimer une personne sans avoir le même projet de vie. Or la réussite d’un mariage tient à l’accord sur une même vision de l’avenir. Beaucoup fondent ce projet de vie sur la construction d’une famille, l’accueil des enfants. En envisageant la progéniture, les époux se posent la question de l’éducation, des valeurs à transmettre, des applications concrètes dans la vie quotidienne que l’éducation suppose. Les époux se rendent alors compte de leur compatibilité dans le projet de vie. Beaucoup de concubinages passent par le mariage « pour officialiser » et se finissent en divorce. « Les couples dont le mariage a été précédé d’une période de cohabitation sont plus enclins à se séparer que ceux qui se sont mariés directement » annonce une étude de l’INED en 2006. Pourquoi ? Parce que dans le concubinage, le couple ne se pose pas forcément la question du projet de vie commun et ses applications concrètes. On s’aime, on décide d’emménager ensemble parce que c’est plus pratique et plus sympa et que l’on s’aime. Mais on ne se pose pas les vraies questions liées à l’avenir.

Non « au mariage pour tous » qui entraîne PMA et GPA
Ceux qui défendent le mariage -le vrai- ne peuvent donc se fier aux promesses du gouvernement : « non non, le mariage pour tous est dissocié de la PMA et de la GPA ». Ils n’y croient pas parce qu’ils savent que le mariage a pour vocation de fonder une famille, d’accueillir les enfants. Que le gouvernement arrête de prendre les citoyens pour des imbéciles, qu’il élève le débat au delà du niveau 1 « it’s just love » et qu’il réfléchisse à l’institution du mariage et de la famille.

*Inès Chamagne est journaliste, elle a notamment travaillé à Radio-Vatican.

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53 Comments

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  • Yaki , 18 avril 2013 @ 22 h 39 min

    Vous êtes donc contre l’adoption par des célibataires, vous êtes contre le divorce, le mariage, le veuvage qui privent l’enfant de repère un père + une mère.
    Si vous n’êtes pas contre tout cela mais que vous êtes
    juste contre le fait qu’un enfant n’ait pas de père et mère uniquement lorsque cela concerne un couple homo, vous faîtes une discrimination.
    Comment qualifiez-vous quelqu’un dit qu’un couple noir ne peut pas adopter d’enfant blanc mais que les blancs peuvent adopter des enfants de n’importe quelle couleur ? C’est une discrimination similaire à celle pratiquer pour les homos. Dans un cas c’est du racisme, dans l’autre de l’homophobie.

    Ce n’est pas parce que l’enfant est adopté par des homos qu’on le prive de repères. Les homos ne vivent pas enfermés dans une communauté. Les lesbiennes ne côtoient pas que des lesbiennes et les gays que des gays. Les enfants ont des repères de l’autre sexe. Le seul “repère” qu’ils n’auront pas est la répartition sexiste des rôles de chaque parent : papa travaille pendant que maman fait le ménage.

    C’est en empêchant l’adoption homo qu’on prive l’enfant de droits et de protection.
    Un enfant vit dans une famille homoparentale pendant plusieurs années. Le parent “légal” (biologique ou célibataire adoptant) décède. L’enfant se voit priver de son deuxième parent parce que celui-ci n’a aucun droit parental sur l’enfant. De même, une décision importante doit être prise pour cet enfant, le parent légal n’est pas joignable, le deuxième parent n’a aucun droit de décision. Est-ce-là l’intérêt de l’enfant ?

  • Yaki , 18 avril 2013 @ 22 h 42 min

    Et pour les repères pères et mères, sont-ils même bons dans un couple marié et hétéro quand le père ne voit pas ces enfants de la semaine, pour cause de travail ?

  • PARITEPEREMEREdepuis2000 , 18 avril 2013 @ 23 h 46 min

    Faute d’argument exposé civilement vous maniez l’insulte “stupide” …
    En effet le premier CECOS français a 40 ans (1973) et sa pratique de gonade masculine anonyme dite “hétérologue” est une brèche éthique obscurantiste biophobe.
    Voir l’excellent conte philosophique filmé québecois STARBUCK pour s’en convaincre.
    L’ AMP avec contribution authentique du mâle ayant petit problème séminal est éthiquement sans tache par exemple la récupération du spermatide pour assistance in vitro suivie de réimplantaion de l’ovocyte en imitation BIO BIO BIO BIO BIO !!!!
    Mangez BIO … respirez BIO …BAISEZ BIO !!!!!!!!!
    (dixit la petite voix de l’enfant qui implore le jour de la LGBTP SHAME …)
    Le sigle LGBT pour le moins hétéro-clite (hé hé !) ressortit à une secte agit-prop pour le moins hétéro-gêne (hé hé !) : c’est en somme de l’ “hétéro-SECTUALITE” !
    Je n’ai voulu qu’enrichir avec prémonition son contenu non pas pour mauvais calembour avec BTP (rien à voir avec la construction mais tout au contraire avec une passion psychopatho de démolitionnisme) : le complément P est l’initiale d’une forte tendance mal censurée puisque Matzneff a fait son retour avec rictus narquois en télé lui qui avait été torché il y a 2 décennies par l’héroïque québecoise Denise Bombardier …
    Les dossiers sur toutes les jonctions P sont en instance de tsunami médiatique …
    encore une fois le Salut viendra de l’Etranger …

  • Familius , 19 avril 2013 @ 0 h 47 min

    En effet, je ne suis pas spécialement pour l’adoption des personnes célibataires, mais vous allez un peu vite dans vos conclusions, le divorce ne supprime pas un des parents que je sache!
    Quand à vos comparaison sur la couleur de peau elles sont complètement hors de propos. Aucun rapport avec le schmilblick si je puis dire… Qui a ici parlé de couleur de peau? Rien à voir! Vous êtes en train de faire le lit d’amalgames complètement malvenus… Au risque d user les touches de mon clavier, l homophobie n as rien à voir avec le fait de penser qu un enfant a besoin d un père et d une mère. Qu’il soit blanc, vert, ou fluorescent, on s en fiche. Arrêtons les procès simplistes et les amalgames dangereux qui ne rendent service à personne et n’élève pas le débat…
    Si en effet il est possible et même souhaitable qu un enfant élevé par n couple homosexuel trouve ailleurs des référents masculins et féminins, ils ne sauraient remplacer ce que peut apporter un papa ou une maman. C est une solution de remplacement. Bien sur on peut se construire en grappillant à droite à gauche, mais la loi doit promouvoir un modèle stable et structurant. C est son rôle.
    Je passerais assez vite sur votre vision étrangement caricaturale du couple homme femme, de nos jours les femmes travaillent pour la plupart ( et si elles choisissent de ne pas le faire pour etre plus disponibles pour leurs enfants, ou est le probleme ?)et les hommes mettent la main à la pâte, ce n est bien évidemment pas là qu il faut chercher la spécificité du couple homme femme mais dans sa complémentarité physique et psychologique.
    Quand à cet homme qui travaille et voit peu ses enfants, rien ne l’empêche de bien faire son boulot lorsqu il est présent. La qualité et la quantité sont deux choses différentes. Avec les moyens de communication à notre disposition il est facile de joindre un père. Et on ne va pas non plus lui reprocher de bosser pour nourrir sa famille, si?

  • Frédérique , 19 avril 2013 @ 1 h 07 min

    J’ai pris 2010, car depuis 2011, les notaires peuvent enregistrer les pacs, mais n en n ont pas tenu de comptabilité. Et je constate avec toujours le même plaisir, que votre désir de vouloir expliquer votre point de vue aux pauvres hères perdus que nous sommes, s enfonce dans le trou noir de vos réponses vaseuses, dès que vous êtes pris en défaut.

  • Yaki , 19 avril 2013 @ 7 h 50 min

    Pour que vos test ADN soient valables, il faut ficher tous les hommes.
    De plus, vous faites comment pour identifier l’ADN de 2 jumeaux ?

    Et je vois bien la zizanie dans un couple marié, lorsque monsieur va découvrir que son enfant n’est pas le sien.

    P pour pédophile, comme je le craignais : vous en êtes encore à ce stade.Vous devriez rajoutez I.Z pour compléter votre idiotie.

  • C.B. , 19 avril 2013 @ 17 h 13 min

    Yaki, il faudrait que vous vous documentiez sérieusement sur la méthode Billings. Parce que, justement, NON ce n’est pas un “moyen de contraception”, mais une méthode scientifique (certes ignorée de bien des gynécologues français, mais la méthode n’est pas du tout “préhistorique” -sauf si la préhistoire a duré jusqu’à la deuxième moitié du vingtième siècle) de conception responsable: elle “marche” dans les deux sens, c’est-à-dire qu’elle est également utilisée au service de couples hypofertiles,pour augmenter naturellement leurs “chances” de démarrer une grossesse.
    Je vous imagine homme, et peu conscient qu’un enfant a TOUJOURS un père et une mère (ne venez pas nous citer le seul contre-exemple … tellement peu documenté sur le plan biologique): “il vaut mieux prévenir la patiente et savoir si elle garde le bébé ou avorte” le PÈRE a tout de même son mot à dire, le “contenu du sac utérin” n’a pas le même patrimoine génétique que la patiente qui le porte, ce n’est donc pas une partie d’elle-même,par conséquent, elle n’a aucun droit sur lui.
    “lui a-t-elle dit que c’était anormal de garder le bébé ?” heureusement non, mais il n’est pas certain que cette gynécologue soit au clair sur l’amoralité de l’avortement. (tout ce qui est légal n’est pas légitime, et vice versa.)

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