Il est né à Paris en décembre 1891 à une redoute – endroit public où l’on danse et joue de la musique – du Casino de Paris. Cette minuscule rondelle de papier importée par un fabricant de jouets fantaisistes du faubourg Saint-Antoine fit fureur dans cette soirée mémorable.
La fête avait commencé à minuit : le petit sac de confetti se vendait un franc ; une heure plus tard il fallait payer dix francs. Le marchand en question ne songea jamais à la redoute du mois de décembre 1891 sans s’attendrir : elle lui avait rapporté 5000 francs de bénéfice net.
Mais le négociant en question n’était qu’un importateur. Le confetti ne ment pas à son appellation italienne : il nous vient effectivement de par-delà les Alpes. Et c’est encore dans une fête de nuit, dans un bal masqué donné à Milan par la presse au bénéfice des pauvres de la ville qu’il vint au monde.
Depuis longtemps, même en Italie, on était dégoûté du confetti de plâtre qui est sale et qui force les amateurs à se vêtir d’un masque épais qui présentait deux inconvénients : malgré son grillage fin, il n’était pas imperméable et laissait planer du mystère sur la beauté ou la laideur.
Or, en 1883, un membre du comité d’organisation de la fête de bienfaisance avait un ami qui était un grand éleveur de vers à soie. Pour nourrir ceux-ci, on place au-dessus des paniers d’osiers sur lesquels ils sont disposés, des feuilles de papier au-dessus desquelles on place des feuilles de mûrier.
Ces feuilles de papier sont percées de trous et les vers à soie, gourmands de mûrier, passent leur trompe à travers ces trous pour aller saisir leur nourriture. Les trous des feuilles de papier étaient pratiqués à l’aide d’une machine qui perforait dix ou quinze feuilles à la fois.
Ce fut le journaliste milanais qui, se trouvant un jour chez son ami, eut l’idée que les petites rondelles de papier qui étaient des résidus du perforage pourraient être utilisées au lieu du confetti de plâtre.