Les inédits de Stefan Zweig sont des pépites, comme l’ont montré les succès du Voyage dans le passé ou d’Un soupçon légitime, parus en 2009, expliquait Le Figaro. Le succès sera-t-il le même pour ces deux nouveaux inédits? Actes Sud annonce ce lundi qu’il publiera le 8 avril un essai et un poème inédits de l’auteur autrichien sur le musicien Gustav Mahler. Le premier admirait follement le second dans sa jeunesse à Vienne.
Apercevoir dans la rue Gustav Mahler, alors directeur de l’Opéra de Vienne, «constituait un événement que l’on rapportait à ses camarades le lendemain comme un triomphe personnel», écrit Zweig dans sa biographie Le Monde d’hier postée en 1942 à son éditeur la veille de son suicide au Brésil. Dans une Autriche régie «par un vieillard, gouvernée par de vieux ministres», la nomination à 38 ans de Gustav Mahler fait figure d’«exception inouïe», poursuit-il.
Un poème de soutien pour les 50 ans du compositeur
Mais en 1907, 4 ans avant sa mort, Mahler est poussé à abandonner la direction de l’Opéra de Vienne. Zweig signe un texte de soutien, puis en 1910, à l’occasion des 50 ans du compositeur, il écrit un long poème, Der Dirigent: «Une ruche dorée, dont les rayons accueillent, une cohue bourdonnante, et c’est ainsi qu’apparaît l’édifice inondé par la lumière et par l’attente de tous ces gens réunis en un essaim d’enthousiasme»…
Un essai en 1915
En 1915, il fait paraître dans le quotidien viennois Neue Freie Presse un essai, Le retour de Gustav Mahler, où il dresse le portrait psychologique de l’homme et évoque ses souvenirs. «Car pour nous, pour toute une génération, il fut davantage qu’un musicien, davantage qu’un simple artiste: il fut la part inoubliable de notre jeunesse».
Les deux textes sont donnés dans le court ouvrage préfacé par Bertrand Dermoncourt et plongent le lecteur dans cet «âge d’or» de la jeunesse viennoise de Zweig, à jamais englouti dans la guerre.