Sans trop s’en vanter, parce que le tourisme est une des activités économiques les plus importantes et l’une des premières sources de devises du pays, Madagascar abriterait des djihadistes, et particulièrement dans la partie est du pays. Pire, ces islamistes se serviraient d’un visa touristique de trois mois pour tenter de faire basculer les 160 000 convertis à l’islam dénombrés dans la Grande Ile vers un islam radical. Selon le site indian-ocean-times.com, les antennes du FBI et de la CIA prendraient actuellement la situation au sérieux et surveilleraient de très près les villes de Maintirano, dans l’ouest, et Vaingaindrano, dans le sud-est du pays, où la religion musulmane prédomine et favorise la multiplication des écoles coraniques.
Un indicateur parlant est donné par l’excellente note récente de l’Institut français des relations internationales (Ifri) rédigée par Mathieu Pellerin : il y a près de 30 députés musulmans sur les 151 élus de l’Assemblée nationale malgache, soit près 20 % d’entre eux. Et de noter que certaines mosquées de Mahajanga notamment, qui avaient abrité voilà quelques années le Comorien Fazul Abdullah Mohammed, pourraient continuer de fournir des candidats au djihad international. Le terroriste tué en 2011 était considéré comme l’un des principaux acteurs des attentats des ambassades américaines en Afrique le 7 mai 1998 à Nairobi, au Kenya, et à Dar es Salaam, en Tanzanie.
Autre rappel, en février 2006, Jamel Khalifa, beau-frère de Ben Laden, arrivé comme simple touriste à Madagascar, avait été assassiné et abattu dans sa maison par 25 « dahlos » (voleurs de zébus) lourdement armés, victime, selon la thèse officielle, de la convoitise pour les avoirs du terroriste converti en homme d’affaires.
« Outre la proximité géographique et culturelle des Comores, archipel où la menace salafiste est réelle, la réislamisation qui touche Madagascar participe d’un mouvement plus global qui s’étend en Afrique de l’Est, au Kenya, en Tanzanie ou encore en Afrique du Sud », alerte l’Ifri.
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