À la fin de l’ère primaire, il y a 252 millions d’années, la plus importante extinction connue par la Terre rayait de la carte 90 % des espèces existantes. On considère habituellement que les cinq premiers millions d’années suivant cette crise furent caractérisés par une biodiversité extrêmement faible. Cependant, un nouveau gisement paléontologique situé près de la ville de Paris dans l’Idaho (États-Unis) lève le voile sur une diversité d’êtres vivants aussi spectaculaire qu’inattendue moins de 1,5 million d’années après la crise, questionnant la validité d’un tel scénario. Publiée le 15 février dans la revue Science Advances, cette découverte a été réalisée par une équipe pluridisciplinaire internationale (France, Etats-Unis, Suisse, Royaume-Uni, Suède et Luxembourg) coordonnée par Arnaud Brayard, chercheur CNRS au laboratoire Biogéosciences (CNRS/Université de Bourgogne) et impliquant cinq laboratoires français.
Les couches géologiques dans lesquelles on a trouvé ce gisement paléontologique sont rares, toutefois assez présentes à la surface de la terre maisg énéralement très pauvres en fossiles. Si la plupart des gisements de cette époque sont très pauvres en fossiles, ce n’est pas parce que la biodiversité était faible à cette époque, mais parce que les êtres vivants ont très mal fossilisés durant les 5-10 millions d’années post-crise, pour des raisons de conditions physico-chimiques de l’Océan complètement anormales et peu favorables à la fossilisation