Dans une interview exclusive pour TF1 et Europe 1, le président syrien Bachar El-Assad dit comprendre que Donald Trump ait pris son décret controversé contre l’immigration. La Syrie fait pourtant partie des sept pays concernés.
Bachar El-Assad réprouve-t-il le “Muslim Ban” de Donald Trump ? Pas le moins du monde. Alors que la Syrie figure parmi la liste des sept pays concernés par le controversé décret anti-immigration, le chef d’Etat syrien s’est montré compréhensif à l’égard de la mesure du président américain au cours d’un entretien exclusive pour TF1 et Europe 1.
“Ce n’est pas une mesure contre le peuple syrien, c’est une mesure contre les terroristes qui pourraient s’infiltrer parmi les migrants allant vers l’ouest”, explique Bachar Al-Assad. C’est déjà arrivé”, poursuit-il. “En Europe, surtout en Allemagne, et ça pourrait arriver aux Etats-Unis. Je pense que le but de Trump est d’empêcher ces gens-là de venir.”
Prié de dire si, en tant que citoyen syrien, il se sentait humilié par le “Muslim Ban”, le chef du régime répond par la négative. “En tant que président je ne me soucie pas de ça”, élude-t-il. “Je me préoccupe de savoir comment faire pour que le peuple syrien reste en Syrie et pas pour qu’il parte aux Etats-Unis.” Mais l’homme fort de Damas se garde bien de tout commentaire trop négatif à l’endroit du locataire de la Maison-Blanche – il dit attendre de juger sur pièce – et finit même par s’en prendre à ses détracteurs.
“Tous ceux que nous avons entendu à propos des décisions de Trump (…) veulent utiliser notre cause, nos problèmes, notre conflit, pour alimenter leur propre conflit avec Trump”, estime ainsi Bachar El-Assad avant de tacler (c’est à la mode) la presse et les médias. “D’autres décisions similaires ont été prises par [Barack] Obama quelques mois auparavant, concernant les mêmes problèmes, et les médias n’en ont pas parlé. Ils n’ont commencé qu’à partir du moment où Trump l’a annoncé publiquement.”