Par Charles Chaleyat
L’un des ministres du gouvernement de Shinzo Abe, en l’occurrence madame Ayako Sono, suggère que les immigrants que la société japonaise vieillissante va devoir accepter, soient ‘mis à part’, à l’exemple de l’apartheid sud-africain (homeland du développement séparé selon le Dr. Verwoerd), ce qui a engendré tollé médiatique et protestations diverses et de toutes origines. Madame Sono soulignant que la RSA (Afrique du Sud) et le Zimbabwe (Rhodésie), jadis prospères, ont sombré l’une dans la violence et la pauvreté l’autre dans la famine, rien n’y fait! Prôner cette forme de civilisation, rejetée par toute la classe médiatico-politique, mais pratiquée sous d’autres formes dans certains pays du Golfe persique… est tout simplement effrayant écrit un commentateur.
Le Japon est un pays ethniquement homogène puisque les étrangers sont moins de deux pour cent des 130 millions d’habitants, incluant des résidents chinois et coréens de longue date. Cependant, depuis les origines, ils cohabitent avec les Burakumin, groupes de parias japonais s’occupant des taches qui ‘souillent’ selon les croyances du Japon (shinto, additionné de bouddisme) : les activités liées à la mort et au sang : équarisseurs, bouchers, tanneurs… Traditionnellement assignés à des ghettos, privés de toutes sortes de droits, ils ont été ‘libérés’ par l’abolition du système des castes en 1871 (occidentalisation du Japon de l’ère Meiji) mais les Japonais continuent de leur appliquer un ‘apartheid’ discret grâce aux chimie sokan, sortes d’annuaires interdits qui recensent les personnes issues de cette classe sociale. Déclaré ou pas, l’apartheid risque de perdurer au Pays des Dieux.