Les 100 mots du journalisme de François Dufour

François Dufour est célèbre dans la profession pour avoir tweeté l’audience de DSK lors de son procès à New-York. Il est aussi le fondateur et rédacteur en chef du Petit Quotidien et de Mon Quotidien, destinés aux jeunes générations. Il vient de publier chez Que sais-je un petit guide du journalisme en 100 mots. Une gageure, dans l’ensemble réussie. Un peu de picorage.

Aides à la presse

Bien documentées, TVA réduite, aide au portage, aide postale, aides directes, mécénat, aide à l’investissement, aide aux correspondants locaux, sans oublier une niche fiscale qui vient d’être rabotée « un sujet peu traité par … les bénéficiaires ». Remarquons que les Italiens ont pris la décision de les supprimer en trois ans.

Connivence

« Depuis Théophraste Renaudot et sa Gazette fabriquée dans l’antichambre de Richelieu, l’histoire du journalisme est grosse de connivence, de complaisance, voire de relations incestueuses avec les pouvoirs » (Philippe Meyer, cité). Voir la vidéo Journalistes et politiques : la proximité jusque dans l’intime que nous avions réalisé sur le sujet il y a quelques années.

Danseuse (pour industriels)

« Pourquoi diable des industriels à succès achètent ils des médias en pleine crise de la presse ? Probablement parce que ce sont des danseuses et qu’elles ne sont pas trop chères ». Voir aussi sur le sujet l’ouvrage de Jean Stern « Les patrons de la presse nationale. Tous mauvais » La Fabrique, 2012. Sans oublier l’indispensable « Ils ont acheté la presse » de Benjamin Dormann, Jean Picollec, 2014.

Liberté de la presse

L’article montre, de manière indirecte mais clairement, que derrière une liberté apparente les censures sont nombreuses. La liste des interdictions est longue, encore la loi anti fake news n’avait elle pas encore été votée au moment de cette édition.

Objectivité

« L’objectivité en journalisme ça n’existe pas. L’impartialité impose de faire abstraction de ses opinions personnelles et de ses préjugés » (Pierre Tourangeau, Radio Canada). Tout journaliste est un sujet donc non objectif mais vise à être impartial, honnête, loyal, tout un programme. Disons qu’il y a encore du travail.

Observatoire

Un article plus faible, mentionnant le fantomatique ODI (Observatoire de la Déontologie de l’Information) à l’activité quasi nulle et passant sous silence @rrêts sur images, Acrimed et l’Ojim.

Vie privée

Presque deux pages sur le sujet et un avertissement salutaire sur la pseudo transparence. « La transparence totale devient totalitaire. L’ordre moral. Le journalisme voyeur sans limites est un bien plus grand danger que les caméras de surveillance ou la circulation de données privées sur internet ».

Comme le souligne l’auteur et c’est la loi du genre, il manquerait de nombreux mots : Amazon, Blogueur, Censure, Corruption etc. Mais tel quel l’ouvrage est indispensable aux étudiants en journalisme, à ceux qui souhaiteraient accéder à la profession.

 

François Dufour, Les 100 mots du journalisme, Que sais-je (2018), 125 pages, 9 €

 

OJIM

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