CONTRE TOUTE ATTENTE, DELPHINE ERNOTTE A SAUVÉ SA PLACE À LA TÊTE DE FRANCE TÉLÉVISIONS. IL FAUT DIRE QUE MALGRÉ UNE FRONDE DE LA BASE, ELLE FAIT PLEINEMENT PARTIE DE L’HYPERCLASSE MONDIALISÉE DONT EMMANUEL MACRON EST LE HÉRAUT, ET DONNE RÉGULIÈREMENT DES SIGNES DE CONFORMISME OBÉISSANT COMME SA CHASSE « AUX HOMMES BLANCS DE PLUS DE 50 ANS ». NÉANMOINS, ELLE DOIT FAIRE FACE À DES INJONCTIONS CONTRADICTOIRES, NOTAMMENT DU FAIT DE LA DÉGRADATION CONTINUE DE L’ÉTAT DES FINANCES PUBLIQUES.
DE 160M€ À 400M€
Ainsi, les économies demandées à France Télévisions, officiellement de 160 millions d’euros, devraient être démultipliées. « Ce sera bien au-delà des 160 millions d’euros d’économies réclamés au moment où France Télévisions décide de fermer des chaines. Ce seront 160 millions d’euros + 150 millions d’euros de redéploiement [en faveur d’investissements] plus des glissements, le tout devant tourner autour de 400 millions d’euros. Ça veut dire des coupes sur les programmes évidement. L’année dernière, l’effort demandé de 46 millions à France télévisions a bien porté sur les programmes et bien sûr atterri sur la création. Il va y avoir une réduction du périmètre – 3 chaînes au lieu de 5 – la suppression d’une chaîne destinée aux enfants donc par conséquent une réduction de la qualité et de l’attractivité des programmes. A partir de là on va demander aux Français d’élargir la contribution à l’audiovisuel public !? », expliquait ainsi le député UDI Frédérique Dumas lors de l’émission l’Invitée des Echos le 21 novembre dernier.
LIQUIDATION DE FRANCE Ô
Résultat, l’entreprise économise tous azimuts. Sur les frais de mission par exemple, traités désormais pour les « voyageurs d’affaires et les professionnels nomades » de France Télévisions par l’application américaine Concur… qui aura accès aux comptes bancaires du salarié, dénonce la CGC-Médias. Ou la fin du lissage du forfait jour (deux repas et un découcher) pour économiser quelques ruisseaux qui à la fin, espère-t-on, feront une grosse rivière.
Chez France O, promise à la disparition d’ici 2020, la liquidation annoncée tourne au règlement de comptes syndical entre soutiens et opposants à la direction – expliqué dans le numéro 912 de la lettre la Morasse (octobre 2018). « La rentrée est venue pour France Ô. Une rentrée déprimante pour la chaîne de l’Outre-mer contrainte de rédiger la chronique de sa mort annoncée. Un climat pesant, déprimant pour les 400 salariés de l’établissement de Malakoff. Le SGJ-FO a pesé sur les débats, avec ses moyens, démontrant aux collègues que la vraie voix de FO n’était ni dans l’accompagnement ni dans le soutien à toutes les directions de l’entreprise. […] La direction de France Télévisions réfléchirait à un plan « sans départs contraints » mais, à l’étude, il y aurait une rupture conventionnelle collective « obligatoire » pour des dizaines de salariés de Malakoff. […] Pourquoi se gêner, quand certains pieds nickelés « permanents » spécialisés dans l’accompagnement participatif n’attendent que ça pour montrer leur talent de négociateurs ou plutôt de liquidateurs agissant sous couvert de prise en compte des « difficultés de l’entreprise ». Ambiance…