Happy Birthdead, soit un jeu de mot laborieux en faux-anglais mélangeant « joyeux anniversaire » et « joyeuse mort », est une transposition aberrante du titre original anglais Happy Death Day, soit joyeux jour de décès. Une étudiante d’un campus d’une université de médecine aux Etats-Unis est en effet assassinée le jour de son anniversaire. Mais, chose singulière, dont elle finit assez vite par s’apercevoir, elle se réveille chaque matin le jour de son anniversaire et de sa mort. Elle meurt à chaque fois, avec quelques variantes, mais elle meurt toujours ; ce n’est donc pas un simple cauchemar. En outre, elle se sent à chaque nouvelle journée identique un peu plus faible, marquée par les coups reçus lors de ses assassinats précédents. Alors, avec le soutien d’un ami, elle décide d’enquêter sur son propre assassinat. Cet ami est le parfait inconnu dans la chambre duquel elle se réveille le matin, ce qui ne l’étonne pas outre mesure du fait de ses mœurs peu édifiantes. Elle finit par apprécier au fil des rééditions de cette fameuse journée. Happy Birthdead serait curieusement une idée totalement inédite, une première dans l’Histoire du cinéma. C’est en effet bien possible, et cette application du principe du Jour sans fin, référence d’ailleurs explicitement indiquée dans une réplique du film, serait pour la première fois appliquée au genre du policier.
Happy Birthdead, une expérience cinématographique réussie
Happy Birthdead, qui mélange à l’évidence différents genres, dont le policier et le fantastique, fonctionne parfaitement. Il reprend aussi certains codes du fantastique sombre – avec le tueur masqué – et de la comédie populaire américaine, dans la niche spécialisée de la comédie féminine dans le cadre universitaire. Cette dernière a le tort de ne pas voler vraiment haut, d’où en certaines scènes quelques vulgarités regrettables. L’héroïne elle-même, se montre, au moins dans un premier temps, fort peu sophistiquée. L’histoire de son meurtre, revécu si souvent, l’invite à s’interroger sur elle-même : elle a été, durant ses dernières années, une personne méchante, désagréable envers tout le monde, de ses colocataires féminines à son père, en passant par ses nombreux et éphémères amants. Les gens qui pourraient lui en vouloir, jusqu’à la tuer dans un meurtre bien prémédité ou un mouvement d’humeur imprévu, et donc les suspects, sont en fait nombreux… Nous n’en dirons pas davantage sur l’enquête, mais elle est bien construite, avec des rebondissements et des coups de théâtre, qui concluent plusieurs fausses pistes.
S’adressant à un public adulte averti, Happy Birthdead s’avère, en dépit de quelques grossièretés regrettables et de son titre franglais ridicule, une expérience cinématographique réussie.