Un cinéaste iranien condamné à de la prison et des coups de fouet pour “insultes contre les valeurs sacrées”

Vingt-six organisations du monde du cinéma européen ont cosigné une lettre demandant la grâce du cinéaste iranien, condamné à recevoir 223 coups de fouet et à purger une peine d’un an de prison pour «insultes contre les valeurs sacrées» et «propagande contre le régime».(…)

Condamné à purger une peine d’un an de prison et à recevoir 223 coups de fouet, Karimi a été incarcéré à la fin du mois de novembre pour «insultes contre les valeurs sacrées» et «propagande contre le régime» pour son film sur les graffitis politiques à Téhéran, Écrire sur la ville. Alors que les tensions ethniques et religieuses sont nombreuses dans le pays, composé en majeure partie de musulmans chiites, il est important de préciser que Karimi, originaire du Kurdistan iranien, est sunnite, une population particulièrement persécutée.

Les signataires de cet appel à la libération du cinéaste de 31 ans fustigent le fait que «de trop nombreux artistes, journalistes et citoyens iraniens ont déjà été emprisonnés, persécutés [à cause de] leur voix discordante», jugée trop «dérangeante, politiquement incorrecte et trop ouverte au reste du monde». Les parapheurs du texte rappellent que «personne ne peut résister à un acte barbare comme 223 coups de fouet», remettant en question le respect des valeurs de la démocratie par la République islamique d’Iran, tout en précisant qu’elle fait bien partie des nations à avoir ratifié la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et le Pacte des Nations unies relatif aux droits civils et politiques de 1966.
Aussi précisent-ils que les films de Karimi, «véritables témoignages, courageux et lucides, de la réalité de son pays et de son peuple», expriment un amour profond pour l’Iran. La lettre se conclut par la demande à la France, à l’Union européenne ainsi qu’à «tous les gouvernements amis de la démocratie», d’intercéder en faveur du réalisateur iranien auprès des autorités iraniennes.(…)

Keywan Karimi est loin d’être la seule victime du gouvernement iranien. En 2010, le cinéaste Jafar Panahi avait écopé d’une peine de six ans de prison, assortie d’une interdiction de faire des films et de quitter le pays. Cela n’avait en aucun cas empêché le réalisateur d’embarquer sa caméra dans un taxi et de parcourir les rues de la capitale iranienne dans Taxi Téhéran, puis de gagner l’Ours d’Or à Berlin en 2015 .

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