Cette chasse intervient trois mois après la mort de l’emblématique lion Cecil. “Je peux confirmer que cet éléphant, qui avait plus de 50 ans, a été tué à l’extérieur du parc national de Gonarezhou (sud du Zimbabwe) par un touriste allemand”, a déclaré à l’AFP le président de l’association des opérateurs de safari au Zimbabwe, Emmanuel Fundira. Le pachyderme était “si imposant que ses défenses touchaient presque le sol”, a-t-il ajouté.
Sur les réseaux sociaux, des photos montrant l’éléphant supposé ont circulé. Anthony Kaschula, gérant d’une société spécialisée dans les photos de safari, serait l’auteur des photos et les aurait publiées sur Facebook (avant de les retirer) selon la presse britannique:
“Nous n’avons jamais vu un animal aussi impressionnant. Comme le lion emblématique Cecil, c’était un trésor national qui aurait dû être protégé et non tué. Nous devons nous discipliner et considérer ces animaux emblématiques comme sacrés”, a-t-il encore dit. L’éléphant a été tué dans une réserve privée située à proximité du parc national de Gonarezhou, près de la frontière sud-africaine.
“Nous sommes écœurés. On ne peut pas tuer un animal aussi emblématique”, a réagi Johnny Rodrigues, porte-parole de l’organisation de défense des animaux Zimbabwe Conservation Task Force (ZCTF). Les défenses de l’éléphant pesaient 54 kilos, a-t-il précisé. Interrogée par l’AFP, la porte-parole des parcs nationaux, Caroline Washaya, a dit ne pas être au courant de cette chasse.
Trois mois plus tôt, la mort au Zimbabwe de Cecil le lion, remarquable par sa crinière noire, avait provoqué un tollé international parmi les défenseurs des animaux. Le lion avait été abattu d’une flèche par un dentiste américain, Walter Palmer, le 1er juillet près du parc national Hwange, dans l’ouest du Zimbabwe.
L’Américain possédait bien un permis de chasse en règle, qu’il avait payé 55.000 dollars (50.000 euros), mais le propriétaire du terrain sur lequel la chasse a eu lieu n’avait pas le droit de proposer de tuer un lion sur ses terres, car aucun quota ne lui avait été attribué. Le Zimbabwe a renoncé à poursuivre Walter Palmer, estimant qu’il ignorait qu’il commettait une infraction.
En revanche, l’organisateur zimbabwéen de cette chasse, Theo Bronkhorst, est poursuivi pour ne “pas avoir empêché une chasse illégale”. Le Zimbabwe est par ailleurs confronté au fléau du braconnage, qui vise essentiellement les rhinocéros et les éléphants. En octobre, 26 éléphants ont été retrouvés empoisonnés au cyanure dans différents parcs de ce pays d’Afrique australe.