L’histoire racontée par les vainqueurs…

 

 

Par Charles Chaleyat

On sait depuis longtemps que l’Histoire est racontée par les vainqueurs et qu’il faut la réviser constamment (d’où le délit de révisionnisme que commettent la plupart des historiens honnêtes). Elle dépend tellement de ces vainqueurs que ces derniers (en France) ont fabriqué des lois pour qu’on ne touche jamais à certains de leurs récits ni à la conception qu’ils ont de l’Histoire et qu’ils ont complètement modifié l’enseignement de l’histoire afin que nos enfants oublient qu’ils sont français et se laissent manipuler aisément par la caste dominante. Le phénomène se produit partout, ainsi en Grande Bretagne, où la fameuse bataille de Culloden (1746) qui confirma la perte d’indépendance des Ecossais face au Royaume d’Angleterre, est constamment présentée par les Anglais comme la bataille des civilisés remarquablement armés contre des barbares incultes, catholiques, écossais, manipulés… Toujours ce ‘sens de l’histoire’ ce ‘progrès’ cher aux modernes…(Documentaire de P. Watkins de 1964) !

Les fouilles archéologiques sur le terrain ont montré depuis que, bien au contraire, les deux armées étaient équipées aussi bien l’une que l’autre et que c’est probablement la cavalerie qui a décidé du sort des jacobites écossais. L’atroce répression anglaise qui suivit (ignorant le fair play), valut au général Cumberland le surnom de boucher. Malheureusement, romans et œuvres cinématographiques répercutent souvent ces visions orientées qui veulent légitimer telle ou telle politique (ici, en l’occurrence celle de Guillaume III d’Orange voulant ériger Londres comme capitale d’un empire sur les îles britanniques en détruisant les peuples celtiques d’Irlande et d’Ecosse).

On a le même exemple en France où – à propos de la Guerre de Cent Ans – les manuels scolaires soulignent les défaites de Crécy (1346) et Azincourt (1415) , en oubliant les victoires françaises écrasantes de Patay (1429, l’Azincourt anglais), Formigny (1450) et Castillon (1453). La cinématographie anglo-saxonne d’ailleurs a pour habitude de dénigrer les Français… Autre exemple du fair play dont se targuent ceux qui ont inventé l’expression !

Ces versions s’accompagnent souvent, des années plus tard, d’une version ‘bon sauvage’. Les vaincus, courageux mais battus comme dans Danse avec les loups ou Le dernier samouraï, devenant de ‘nobles sauvages’ pouvant être recrutés comme supplétifs ou alliés… Dès le XVIIIè siècle, l’empire anglais, après avoir vendu, après Culloden, ces Ecossais sauvages comme esclaves aux Bahamas et aux Barbades, ayant besoin de troupes les reconsidéra pour en faire des soldats de l’empire en cours de construction…

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