Pour les Journées du Patrimoine, chaque année apporte son innovation stupide, anti-française ou ridicule comme jouer à un jeu de l’oie géant dans la cour de Bercy avec Michel Sapin… Mais il y a pire et c’est tragique: l’exposition des petits mots et autres nounours… déposés auprès du mémorial improvisé après les tueries islamistes de novembre 2015… Le président des Archives nationales est un certain Jean-Louis Debré… (NDLR)
Pendant plusieurs mois, les archivistes ont collecté les photos, objets ou dessins déposés sur les lieux des attentats de novembre, en hommage aux victimes. Au total, 7709 documents classés ornent les étagères du 18 boulevard Sérurier dans le 19e arrondissement. Quelques-uns seront exposés samedi 17 et dimanche 18 septembre dans le hall d’entrée des Archives.
Parmi les objets à voir, cette boîte à tristesse est l’un des plus marquants. Réalisée par deux classes de CE1 et CM1 voisins du bar La Belle équipe, elle proposait à chacun de mettre un mot dans la boîte pour dire sa douleur et témoigner de sa solidarité avec les victimes.
Chaque petit mot a été répertorié par les Archives. La boîte elle-même comporte un numéro. Le 3907W regroupe les objets déposés devant La Belle équipe. (….)
Une fois ces petits trésors mis à l’abri, il a fallu les sécher, puis les envoyer à la désinfection pour nettoyer les traces de moisissure sur le papier. Les documents “propres” ont ensuite été dépoussiérés, classés, numérotés par lieu de collecte, par date et par format.
Puis, tout a été numérisé, grâce à un mécène, Arkhenum qui a proposé de le faire gratuitement.
Chaque personne affectée à la collecte a été confrontée à des photos, des dessins et des mots souvent touchants. Comment ont-ils résisté à l’émotion, seulement quelques semaines après les attentats? (…)
Certaines créations ont nécessité un emballage de qualité et résistant. Comme ces bouquets de fleurs faites de cocottes en papier. “C’est la rolls du conditionnement, explique Dominique Jugné, responsable de l’accès aux documents, le carton est épais et renforcé avec des agrafes qui ne s’oxydent pas. L’ensemble peut résister à un incendie plusieurs minutes.”
Est-ce trop tôt pour revoir ces documents? “Le timing est bon, explique le psychanalyste Patrick Amoyel, c’est ni trop tôt, ni trop tard. Le premier temps psychique du deuil dure une année. Au bout d’un an, la population passe naturellement à autre chose, donc cette exposition tombe pile au bon moment, quelques semaines avant l’anniversaire.”
En revanche, pour les familles de victimes, le timing ne sera jamais bon. “Mais cette exposition reste intéressante, continue le psychanalyste, parce qu’elle est le reflet du sentiment de la communauté nationale, qui a reconnu la douleur des proches. C’est symboliquement très pertinent.”
• L’exposition se déroule du 17 au 18 septembre 2016, au 18 boulevard Sérurier, 75019 Paris. L’entrée est gratuite.