LGBTIQQ!

Il y a quelques jours, Marie Delarue évoquait l’initiative branchée d’une commune de 3.828 habitants dans la Sarthe, qui proposait à ses enfants une animation, très applaudie par Ouest-France, sur le thème d’un mariage lesbien. Effectivement, le lobby LGBT ne se repose jamais. Mais Marie semble ignorer que ce sigle (que je ne vous ferai pas l’affront d’expliciter) s’était subrepticement enrichi de la lettre « I » pour « intersex », enrôlant ainsi ceux qui, à la naissance, présentent des organes génitaux ambigus. Sauf à endosser l’inexpiable péché de discrimination, il faut donc désormais parler de LGBTI.

C’est ainsi que deux Américaines, Vanessa Newman et Michelle Janayea, estimant que les vêtements de grossesse disponibles sur le marché sont « hyperféminins, hétéronormatifs et eurocentrés », ont créé la première ligne de vêtements de grossesse pour « individus masculins, transgenre et queer », Butchbaby & Co. ! Mais LGBTI, c’est déjà franchement has been.

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Si vous voulez vraiment avoir l’air dans le coup, sachez qu’on se doit d’évoquer à présent les LGBTIQQ ! Je vous vois venir, mais ces cuculs-là ne sont pas ceux qui viennent spontanément à votre esprit mal tourné. Ce sont seulement les derniers arrivés dans la farandole : les « queers and questioning »… Quésaco, demanderez-vous ? Initialement, l’adjectif queer signifie en anglais étrange et, appliqué à la sexualité, non straight, c’est-à-dire pas tout droit.

S’il s’agit de ceux qui ne peuvent atteindre le nirvana que fouettés et menottés tout nus au radiateur, c’est probablement assez restreint. Incorporons voyeurs, exhibitionnistes, échangistes, adeptes du candaulisme, fétichistes du latex, des hauts talons et autres paraphilies, et le queer se sentira déjà moins seul. Et si l’on ajoute, enfin, ceux qui à l’occasion s’écartent de la position du missionnaire, cela commence à faire beaucoup de pas tout droits…

Quant au questioning, c’est une personne engagée dans un processus d’exploration de son genre, de son identité ou de son orientation sexuelle, en recherche de « l’étiquette sociale » qu’elle souhaite se voir appliquer. Moi, par exemple, quand je me lève le matin et me gratte l’entrejambe, je suis immédiatement confirmé dans la certitude que je suis un homme, ce dont à vrai dire je n’avais jamais sérieusement douté. Eh bien, dans les mêmes circonstances, un questioning s’interrogera : « Que peuvent bien signifier ce curieux appendice et les deux grosses olives qui y sont appendues ? My god, I am questioning myself ! » Puis il se décide : « aujourd’hui, ce sera soutien-gorge et bas résille… »

Comme l’écrivit Victor Hugo, « ces choses-là sont rudes, il faut pour les comprendre avoir fait ses études ». C’est précisément pour y aider que Liliana Rodrigues, députée européenne de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (bios, durables et sans gluten, semblent-ils avoir omis d’ajouter), a fait voter un texte dans le but « d’accorder une attention particulière à la dimension de genre, sous tous ses aspects, dans les programmes, les matières, les planifications scolaires » de toutes les écoles de l’Union européenne, avec « campagnes d’information et de motivation auprès des filles et des garçons pour le choix de professions non stéréotypées ».

Il est, en effet, déplorable qu’il y ait encore peu de femmes dans les pelotons d’intervention du GIGN, et si peu de garçons dans les écoles de sages-femmes. On plaint les Anglais qui auront quitté l’Europe trop tôt pour bénéficier de tous ces progrès…

Richard Hanlet – Boulevard Voltaire

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