Mus par un vague goût du football et par le désir de rester en Russie, des dizaines de Nigérians ont acquis la fameuse « Fan ID », la carte d’identité des supporteurs du Mondial, qui fait office de visa jusqu’au 25 juillet. Passé cette date, ils se retrouveront en situation illégale sur le territoire russe.
Son nom est John Good Luck, mais à l’aéroport moscovite de Vnoukovo où il séjourne depuis trois semaines, la chance semble l’avoir abandonné. Ce Nigérian a fini sa Coupe du monde et il ne lui reste d’autre souvenir sportif que sa carte de supporteur de football avec sa photo d’identité. Et le garçon de 25 ans n’est pas pressé de rentrer au pays. L’hôtesse du comptoir de la Turkish Airlines lui demande de se présenter ce 15 juillet pour prendre son vol vers Lagos, la capitale nigériane. Il jette un coup d’œil sur son billet et fait la moue. «Au Nigeria, il n’y a pas de travail et si l’on m’offre une opportunité en Russie, je suis prêt à rester», explique John d’un air perdu. Autour de lui, une vingtaine de ses compatriotes traînent dans le terminal, à côté des comptoirs d’embarquement.
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Seules 592 personnes bénéficient du statut de réfugié en Russie.
Le ministère russe des Affaires étrangères se veut très ferme: «Il ne fait aucun doute qu’à l’issue de la compétition sportive, tous les supporteurs devront quitter le territoire russe, et les organes compétents veillent strictement à ce qu’ils respectent la loi. Certains d’entre eux sont sans moyens ou n’ont pas de billet de retour: c’est évidemment un problème mais que les fans doivent d’abord résoudre eux-mêmes, en lien avec leurs représentations diplomatiques», explique sa porte-parole, Maria Zakharova. Et cette dernière d’ajouter: si ces mêmes personnes songent à passer «illégalement» dans l’Union européenne, Moscou «prendra les mesures nécessaires comme cela se fait dans n’importe quel État civilisé».
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