Ce film dresse le portrait d’Albertine Sarrazin, jeune femme disparue à la fin des années soixante, auteur de romans à succès (Prix des Quatre Jurys en 1966), au style encore aujourd’hui d’une grande modernité. Un personnage au parcours hors du commun, dont la vie, bien qu’assez courte, fut un condensé de moments d’intense émotion, à une époque qui se voulait encore sage, bien avant 1968. Albertine est l’une des premières intellectuelles à vivre une vie délinquante et à la raconter dans le détail, sans honte, dans des romans autobiographiques écrits derrière les barreaux.
Elle a manqué de respect à cette société qui depuis sa naissance ne lui en avait pas accordé, mais qui par son succès littéraire l’a réhabilitée. Sa courte vie est un condensé d’événements : après son adoption à Alger, sa terre natale, elle se révolte contre ses parents adoptifs, fugue, se prostitue, aime, écrit, est condamnée aux assises, est emprisonnée, s’évade, est reprise, puis elle est publiée et devient un auteur à succès et meurt 18 mois plus tard à cause d’une anesthésie ratée.
Loin de susciter la réprobation ou le scandale, sa vie fascine, les journalistes d’abord puis les lecteurs qui seront près de trois millions à acquérir l’Astragale. Elle incarne alors de part sa vie et son style littéraire la révolte, le goût immodérée de la liberté… Citation : « La prison c’est toujours plus ou moins un non-sens, mais justement j’ai essayé de transformer le non-sens. J’ai essayé de profiter de ce qui m’est arrivé, bon ou mal, pour essayer d’en tirer quelque chose. Je tiens à mes années de prison, mes huit ans de prison interfèrent avec mes huit ans de jeunesse, je pense à la prison comme tout le monde pense à sa jeunesse, avec nostalgie. J’ai quand même vécu en prison des moments formidables. »