Alors que les bateaux de migrants clandestins continuent de déferler sur les côtes italiennes, semant le chaos dans de nombreuses villes, nous avons donné la parole à Simone di Stefano, vice-président du mouvement de la droite radicale et sociale Casapound Italia, qui tente, au quotidien, d’organiser la résistance et de soutenir une population locale qui se sent abandonnée à son sort par les pouvoirs publics.
— L’Italie est confrontée à une arrivée massive et continuelle de migrants africains clandestins. Casapound, le mouvement que vous dirigez est, aux côtés de la Ligue du Nord (Lega), à la pointe de la lutte contre cette submersion. Pouvez-vous faire le point sur la situation exacte sur le terrain et la réaction des Italiens face à cette situation tragique ? Quelles sont les actions concrètes que vous menez ?
— Selon les données du Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), depuis le début de l’année, 54 000 immigrés clandestins sont arrivés par bateau en Italie, la plupart provenant de Libye. Considérant que ces arrivées se multiplient avec l’été (nous sommes seulement au milieu du mois de juin…) et que nous devons ajouter à cela les entrées illégales par voie terrestre, qui ont augmenté de 65 % par rapport à l’année dernière, cela donne une idée assez juste de l’ampleur écrasante du problème. Pour l’Italie, la situation est dévastatrice : la gare centrale de Milan a été transformée en une sorte de vaste camp de réfugiés, occupé par des centaines d’Erythréens et où certaines personnes sont atteintes par la gale. En face de la gare Tiburtina à Rome, c’est le même spectacle. Toujours à Rome, devant Termini, la gare principale, un clandestin ivre a été photographié en train de déféquer en public, sur la place. A Turin, trois Africains ont violé pendant 30 heures une jeune fille handicapée dans l’ancien village olympique, qui est maintenant une structure occupée par des immigrants illégaux. A Milan, un contrôleur a demandé leur billet de train à des immigrants qui, en réponse, ont sorti une machette et l’ont frappé, lui sectionnant presque le bras. Ces cas ne sont pas isolés et ne sont pas nouveaux, ce sont seulement ceux qui concernent ces derniers jours !
Par ailleurs, la Ville de Rome, dirigée par un maire du Parti démocrate, le principal parti de la gauche italienne, est actuellement au centre d’un énorme scandale, car on a découvert que des hommes du Parti démocrate et des responsables d’associations et de coopératives de gauche se sont enrichis sur le dos des immigrants, en détournant notamment les aides publiques. « Avec les immigrés, nous faisons désormais plus d’argent qu’avec le trafic de drogue », a ainsi déclaré l’un des mafieux impliqués dans ce scandale.
Quant à nos actions concrètes, malheureusement ni Casapound, ni la Ligue du Nord ne sont au gouvernement, donc nous ne pouvons pas traiter le problème de façon globale et décisive, même si nous avons des propositions très claires sur le sujet. Cependant, nous sommes présents dans tous les comités spontanés de citoyens des banlieues italiennes où l’on installe les migrants clandestins et où les représentants des «?grands? » partis ne peuvent plus aller. Nous combattons ce phénomène de la submersion migratoire par le bas, avec le peuple, quartier après quartier.
— Les médias du système présentent généralement ce phénomène migratoire comme une sorte de « fatalité ». Quelles sont, selon vous, les mesures à la fois d’urgence et de fond à prendre pour endiguer ce déferlement et trouver une issue à cette crise ?
— Dans les centres d’accueil pour les immigrants, où le coût pour l’Etat italien est de 35 euros par jour pour chacun d’eux, on trouve de jeunes Marocains, Egyptiens et Sénégalais, sans aucun titre. Ce ne sont pas des réfugiés politiques mais seulement des immigrants illégaux. Ils déposent des demandes d’asile, dont l’examen dure en moyenne huit mois. Ensuite, en cas d’échec, ces immigrants ont de nombreux recours et peuvent ainsi obtenir d’autres mois de logement et de pension, grâce notamment aux aides juridiques dispensées par les associations habituelles de la gauche. Enfin, si après tout cela leurs démarches n’aboutissent pas, ils disparaissent dans la nature et ne quitteront plus le sol national ou européen. Donc, tout d’abord, tous ceux qui n’ont pas de titres doivent s’en aller. Ensuite, nous devons établir deux principes généraux : que les frontières à partir de maintenant doivent être rigoureusement fermées et que l’Italie doit s’occuper en priorité des Italiens (Casapound a lancé une pétition pour l’application de la préférence nationale).
Mais il est évident que le problème ne peut pas être résolu si une anarchie totale règne en Libye, avec des bandes de voyous qui dirigent le trafic d’êtres humains et se sont enrichis sur ce commerce de nouveaux esclaves. La seule vraie solution est une intervention militaire en Libye pour arrêter ces flux. Même unilatéralement. Nous l’avons fait pour renverser Kadhafi et plonger le pays dans le chaos, nous pouvons donc également le faire pour y rétablir l’ordre.
— Comment expliquez-vous la passivité du pouvoir italien et des institutions européennes, qui ne semblent savoir réagir que par les pleurnicheries et une « charité » à sens unique qui ne prend pas en cause les difficultés et souffrances du peuple italien et, plus généralement, des peuples européens ?
— Tout simplement : le gouvernement italien déteste le peuple italien, tout comme votre gouvernement vous hait. Et, le plus important, l’Union européenne déteste les peuples d’Europe. Dans la gestion désastreuse de la situation, il y a différents éléments qui entrent en ligne de compte. Il y a un réel ethno-masochisme idéologique de la part de certains politiciens de gauche (en Italie, cette position est notamment incarnée par Laura Boldrini, Président de la Chambre et ancien porte-parole du HCR). Mais il y a également, bien sûr, le facteur économique : ces immigrants sont les nouveaux esclaves pour les employeurs qui veulent de la main-d’œuvre docile et à bas coût. Et il y a surtout une incapacité générale du système à répondre à toute question urgente, quelle qu’elle soit.
Malheureusement, l’Union européenne ne nous est d’aucun secours. L’UE a été conçue afin d’augmenter l’égoïsme et la concurrence entre les nations, de sorte que tout le monde essaie de se sauver de façon individuelle. Et l’Italie, qui est la porte d’entrée vers l’Europe pour les immigrants, est abandonnée à son sort. D’ailleurs, il y a quelque chose d’étrange : on nous dit que l’accueil des immigrants est un devoir, qu’ils ont des ressources et apporteront à terme un enrichissement économique et culturel… Alors, pourquoi personne n’en veut sur son sol, pourquoi personne ne veut partager ce « trésor » avec l’Italie ?
Propos recueillis par Xavier Eman pour Présent