De la chute de l’empire romain à la nôtre…

« Pourquoi autant de facteurs rassemblés qui sont venus à bout d’un immense empire ne nous terrasseraient-ils pas ? Les symptômes du déclin d’une société sont toujours les mêmes ! »

L’Histoire des hommes est-elle réellement un éternel recommencement ? La réalité est heureusement plus complexe. Quoi qu’il en soit, ce serait un tort grave de ne pas prendre en considération les leçons du passé et certaines paraissent bien préoccupantes si l’on y prête attention. Faisons par exemple une étude comparée, bien que très approximative, entre la situation de l’empire romain avant sa chute au milieu du Ve siècle et la notre.

Dans les grandes lignes, la chute de l’empire romain est attribuée à six facteurs :

– Invasion barbare. Le territoire romain est très vaste. Les conquêtes romaines ont inclus dans l’empire de nombreux peuples barbares. Pour beaucoup d’entre eux, le chef exerce par délégation le pouvoir impérial. Mais l’autorité romaine est trop loin et désintéressée. Les peuples barbares gardent leur forte identité sans s’intégrer dans la masse romaine. La population de l’empire est de ce fait très fragmentée. Ces peuples profitant de la faiblesse et du déclin des institutions vont, en s’émancipant et s’élargissant, imploser l’empire et l’envahir. Ils ne rencontrent pas l’opposition d’un commandement militaire unifié : l’empereur Valentinien III a fait assassiner en 454 le général Aetius (1), dernier grand soldat, dont il jalousait la gloire et craignait une usurpation.

– Incivisme. Les citoyens romains refusaient d’effectuer leur service militaire. Il fallut recourir à engager des mercenaires barbares. L’armée échappa donc peu à peu au contrôle de l’autorité. En 458 une loi fut même votée pour interdire à la population de détruire les bâtiments publics afin d’en récupérer les matériaux.

– Crise économique. On assiste durant la fin de l’empire à un enrichissement inconsidéré de l’aristocratie qui n’est point dû par le travail mais issu du butin des invasions. L’Etat manque de revenus. Il est contraint d’exercer sur la classe moyenne une pression fiscale très lourde.

– Débauche. La société est sclérosée. Elle ne cherche que l’amusement et la jouissance. La classe politique est atteinte par la corruption. On dépense pour jouer et non pour investir. On ne défend que ses intérêts égoïstes. Le bien commun est oublié ou méprisé. Les assassinats redoublent à la tête de l’empire.

– Système politique inefficace. Les sénateurs bloquent toute réforme susceptible de nuire à leur confortable situation, même s’il y va de la survie de l’empire. Par ailleurs l’administration enfle considérablement et les lois et décrets se multiplient.

– Dénatalité. Elle est la conséquence de la dépravation des mœurs.

Rien de nouveau sous le soleil…

Or il apparaît avec force que ces six facteurs qui ont fait le déclin et ont provoqué la chute de Rome sont omniprésents dans notre société.

L’invasion barbare n’est pas le fruit de conquêtes mais l’immigration déferle sur le pays et ne se caractérise pas par une intégration à la France. La culture musulmane est en plein essor. Nous prions aujourd’hui pour les chrétiens persécutés en Orient. Combien de temps nous reste-t-il avant de connaître pareil sort chez nous ? (2)

L’incivisme. Il transpire à tous les niveaux à travers une exaspération de l’autorité, un rejet de l’ordre. L’insécurité et la délinquance en sont la preuve cinglante.

La crise économique. Elle est sur toutes les lèvres. Ô croissance !. Endettement de l’État. Pression fiscale. Chômage…?

la débauche. La libéralisation des mœurs a chassé la morale chrétienne. Les hommes ne respectant plus les lois divines, ils méprisent du même coup les lois naturelles. Le seul intérêt qui compte est son bien-être. L’individualisme est la religion universelle. Dans ce déchaînement des passions, les hauts politiques sont bien engagés. On ne tue plus des empereurs par des conspirations et des assassinats, mais on se décime à grands coups de scandales et de délations.

Le système politique inefficace. Inutile d’épiloguer sur ce chapitre. Le gouvernement nous donne lui-même des exemples quotidiens de son incohérence, de son inutilité et inefficacité. De plus les administrations se multiplient en tous sens, ainsi que les lois. L’abondance des lois positives est un signe de déclin d’un régime. Une société parfaite serait une société sans loi. Les hommes obéissant aux lois naturelles et divines seraient en conformité avec le bien commun. Cela est bien sûr irréalisable. Cependant, lorsqu’une société rejette la loi divine et la loi naturelle, l’autorité se voit obligée de légiférer sans relâche pour combler ce vide immense et tout ré-encadrer sur une base humaine et rationnelle. Les lois se chevauchent, se contredisent, n’étant pas inspirées par une source supérieure.

La dénatalité enfin est encore la conséquence d’une idéologie anti-familiale et d’une dépravation des mœurs. Le vieillissement de la population devient un problème dans les pays développés, amplifié par un système de Sécurité sociale qui n’est plus adapté à une croissance économique presque nulle.

Voilà donc un bilan de notre situation qui rejoint étroitement celui de l’empire romain avant sa chute. Pourquoi autant de facteurs rassemblés qui sont venus à bout d’un immense empire ne nous terrasseraient-ils pas ? Les symptômes du déclin d’une société sont toujours les mêmes!

Lu sur Polémia

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