À deux semaines de la sortie en librairie de son édition 2020, le Petit Larousse illustré a laissé filtrer, mardi 7 mai, quelques-uns des 150 mots et expressions nouvelles qui ont fait leur entrée dans ce dictionnaire. « Qu’est-ce qu’un mot nouveau ? C’est un mot dont on pense qu’il va vivre, qui n’est pas un effet de mode, qui est dans l’usage oral et écrit », a expliqué, mardi, le linguiste Bernard Cerquiglini au cours de la présentation de l’édition 2020 du dictionnaire dans un salon du Sénat. Parmi les nouveaux mots du cru 2020, on trouve notamment « divulgâcher » (révéler prématurément) mais aussi « dédiésélisation » (ensemble des actions visant à réduire la proportion de véhicules à moteur diesel), le « bioplastique » (plastique biodégradable), sans lequel les océans deviendraient une « zone morte » (zone souffrant d’un appauvrissement en oxygène entraînant l’asphyxie de la faune marine).
Les enjeux et problèmes environnementaux ne sont pas les seuls à enrichir le lexique francophone. Le dictionnaire est aussi le miroir des mutations sociétales, avec l’entrée de mots comme « adulescence » (phénomène générationnel où de jeunes adultes continuent d’avoir un comportement d’adolescent) ou « antispécisme » (qui refuse la hiérarchie entre les espèces animales). Une langue qui n’emprunte plus est une langue morte. L’anglais n’est pas le seul à fournir de nouveaux mots au français. Les mots des régions et ceux de la francophonie sont nombreux à faire leur entrée dans le dictionnaire. Le millésime 2020 du Petit Larousse compte au total plus de 63 000 mots. En 1871, son ancêtre en comportait 35 000. Des refontes ont lieu tous les dix ou 15 ans. La dernière remonte à 2012.