Février 2017, un prof condamné pour une relation avec une élève de plus de 15 ans!

Un enseignant du lycée Grand-Lebrun a été condamné pour atteinte sexuelle et corruption de mineur. Il a eu une relation avec une élève et envoyé des SMS salaces à une autre.

Pas de huis clos et une salle d’audience bondée de lycéens. Christophe Breton, professeur de physique-chimie au lycée Sainte-Marie-Grand-Lebrun à Bordeauxentre 2006 et novembre 2015, date de la suspension de ses fonctions, a passé un mauvais moment, mercredi, en fin d’après-midi, à la barre du tribunal correctionnel. L’enseignant, poursuivi pour corruption de mineur de plus de 15 ans et atteinte sexuelle sur un mineur de plus de 15 ans par personne abusant de l’autorité de sa fonction, a désormais interdiction d’enseigner ou d’exercer une activité bénévole en contact avec des mineurs pendant cinq ans.

Tel en ont décidé les juges à l’issue de leur délibéré, conformément aux réquisitions du procureur de la République adjoint, Olivier Étienne. Un suivi socio-judiciaire avec obligation de soins a également été prononcé à son encontre pour une durée de cinq ans. Son nom figure aussi au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).

Comment un enseignant aussi brillant, titulaire d’un DEA de Physique-chimie, décrit comme sérieux, a-t-il pu déraper de cette manière ? « C’est elle qui m’a dragué, elle était folle amoureuse de moi. J’ai bataillé mais au bout d’un moment, j’ai craqué », avait argué le prof lors de sa garde à vue devant les policiers de la sûreté bordelaise. Devant le tribunal, Christophe Breton fait profil bas, dit « regretter », mais confirme qu’il y avait une relation d’amour avec une de ses élèves pendant trois années. Lui avait 38 ans et elle, 15 ans.

« Un acte fou, suicidaire »

Entre 2010 et 2013, ils se sont rencontrés prétextant participer à des groupes de prières et des lectures religieuses. « Nos relations étaient consenties », raconte l’enseignant. « C’était quelque chose de partagé mais je reconnais pleinement ma faute. »

La brillante lycéenne de l’époque, aujourd’hui étudiante remarquable, confirme avoir été amoureuse de son professeur. « Cette relation faisait partie de ma vie mais je ne pouvais en parler à personne », raconte, avec une grande pudeur, la jeune femme à la barre du tribunal. « Il avait une certaine emprise, j’étais jeune et manquais de discernement. Je n’arrivais pas à sortir de ce cercle vicieux. J’ai rompu après mes 18 ans, je l’ai avoué à mes parents et cela m’a permis de ne pas en souffrir. Mais je ne peux pas nier que j’étais amoureuse de lui ».

Christophe Breton ne supportera pas cette séparation. Il tentera de renouer, en vain. « J’étais complètement malade après cette rupture », dit-il. « Je ne m’en sortais pas. Je me suis noyé dans le travail puis j’ai commis un acte fou, suicidaire. » Une nuit de juin 2015, il s’est souvenu d’une autre élève à laquelle il avait donné des cours particuliers deux ans plus tôt et lui a envoyé des SMS très crus signés d’un « adorateur ». La jeune fille allait avoir 18 ans et a dénoncé les faits qui ont déclenché l’affaire. « Il y a des écarts d’âge transgressifs », observe Me Éric Visseron, avocat de cette dernière, absente à l’audience.

« Des devoirs et obligations »

Face aux questions pressantes de la présidente du tribunal, Cécile Ramonatxo, le prévenu admet qu’il « aimait trop les adolescentes » et qu’il « n’arrivait pas à maîtriser l’élan du cœur […] J’essayais d’être parfait, je cherchais à être reconnu, adulé de mes élèves ».

« Il s’est immiscé dans la vie de ces jeunes filles », s’exclame Me Frédéric Biais, avocat du lycée Grand-Lebrun, qui parle de « prédateur ». « Elle a été placée sous l’emprise de ce professeur, rappelle Me Valérie Dubos, pour la défense de la lycéenne « tombée en pâmoison devant son professeur ».

« C’est un enseignant, il avait des devoirs et des obligations spécifiques », s’insurge le procureur adjoint Olivier Étienne. Et, s’adressant au prévenu : « C’est en toute connaissance de cause que vous avez décidé de vous affranchir de la loi. »

Me Gérard Danglade, conseil de l’enseignant, voit plutôt « un immense gâchis dans cette affaire où il y a une disharmonie complète entre le cœur et la raison ». L’avocat évoque « des destins malchanceux, des rencontres regrettables et une belle histoire d’amour interdite ».

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