L’Île de la Cité est formée par les méandres de la Seine. Habitée par les Gaulois Parisis dès le deuxième siècle avant J-C et occupée par les Romains de Jules César en 52 avant J-C, elle s’étend sur sept hectares, au carrefour de la navigation sur la Seine et de la grande voie romaine appelée le cardo (actuellement dans l’axe de la rue Saint Martin et de la rue Saint Jacques).
Cette voie enjambait le fleuve, à l’époque romaine, à l’aide de deux ponts de bois sur pilotis : le Grand Pont(actuel Pont Notre-Dame) et le Petit Pont.
Berceau de la Lutèce gauloise, l’Île de la Cité contrôle à l’époque romaine le commerce fluvial qui, au Ier siècle de notre ère, a fait la prospérité des nautes parisiens, en témoigne le Pilier des Nautes* aux effigies gauloises et Romaines conservé au Musée de Cluny.
Dans la partie en aval, à la pointe ouest, l’Île fut fortifiée à la fin du IIIe siècle après J-C. Elle devint alors résidence impériale et administrative. Julien, dit l’Apostat, y fut proclamé empereur par ses soldats en 359-360. Valentinien Ier, autre empereur romain, s’y installa durant l’hiver 365-366. En 508, Clovis, roi des Francs, y fixe le siège de son royaume. Ce lieu restera résidence royale jusqu’à la construction du Louvre sous le règne de Philippe Auguste au XIIe siècle. Toujours à cet emplacement, Saint Louis fera construire entre 1242 et 1248 la sainte chapelle, écrin de la sainte couronne d’épines.De nos jours se dresse sur ces emplacements le Palais de Justice de la Ville de Paris. Dans ce dernier sont conservés quelques vestiges de l’ancien palais royal : les Tours Barbec, d’Argent, de César, de l’Horloge, les Salles des Gardes et de la Conciergerie.
Dans la partie en amont, à la pointe Est, le christianisme, né vers le IIIe siècle à Paris sous l’impulsion de l’évêque Saint Denis, s’affirme au cours des IVe, Ve et VIe siècles. Dans cette capitale qui prend le nom du peuple qui l’habite – Paris -, une ville sainte se construit comprenant une Église-Cathédrale , un baptistère, un évêché, le cloître des habitations canoniales avec des écoles épiscopales, ainsi qu’un Hôtel-Dieu* pour les malades et les déshérités sur les bords de la Seine.
Au IXe siècle de petites églises sont construites sur le parvis pour accueillir les reliques menacées par les pillards normands. Vers 1100, on peut estimer la population de l’île de la Cité à 3000 habitants, y compris les clercs, les écolâtres et les serviteurs du Palais Royal.
Au XIIe siècle, Maurice de Sully, alors évêque de Paris, entreprend la construction d’une nouvelle cathédrale sur le site des deux lieux de culte antérieurs : Notre-Dame et Saint-Étienne. On perce alors la Rue Neuve dans l’axe de la future cathédrale au milieu d’un dédale de ruelles, de maisons à pans de bois enserrées, ainsi que de dix-sept chapelles. La percée permet l’acheminement des matériaux de construction et relier la cathédrale à la voie nord-sud existante.
Dans sa configuration actuelle, le parvis Notre-Dame, élargi au XVIIe siècle, a été libéré de toute habitation par le baron Haussmann – dans les années 1860-1870, tout fut rasé. Sur le pavé s’inscrit le tracé des édifices disparus (dont la cathédrale Saint-Étienne). La crypte archéologique fait état des vestiges découverts par les fouilles de 1965-1967.