Au cour de l’immense et, en apparence, paisible Laponie norvégienne, une motoneige aux bandes fluo s’avance dans la toundra glacée: c’est la “police des rennes”, une force unique au monde, qui veille à ce que le Grand Nord ne vire pas au Far West.
Le nombre des cervidés a été plafonné à 148.800 têtes au Finnmark, comté le plus septentrional de la Norvège. Pourtant, il arrive que les éleveurs se disputent violemment la répartition des zones de pâturage sur le plateau montagneux où les rennes se retirent l’hiver après avoir passé l’été sur les côtes.
Insultes, menaces, vol ou massacre d’animaux et, plus rarement, coups de poing ou coups de feu… Bien que quasi désertique, le Grand Nord n’échappe pas aux violences et incivilités entre éleveurs samis (lapons), population autochtone de l’Arctique.
La “police des rennes” entre alors en scène. “On joue les intermédiaires et on cherche à trouver une solution. On est des médiateurs de paix en quelque sorte”, explique Jan Tore Nikolaisen, un ancien soldat qui sert depuis un an dans cette unité de 15 agents.