La nouvelle a fait bondir le syndicat UFAP-UNsa Justice. « Des bruits de couloir circulaient depuis quelque temps, explique Émilie Theret, secrétaire locale. J’ai donc posé la question à la direction qui m’a confirmé qu’il s’agirait dans un premier temps d’une initiation, puis d’une activité régulière en cas de succès… »
Le sport choisi est la canne de combat, dans lequel deux adversaires utilisent pour s’attaquer un bâton de 95 cm de long… « La mise en place de ce type d’activité est juste dangereuse et en décalage total avec la lutte contre les violences en détention. Nous refusons d’accepter les risques et les dérives qu’entraînera cette pratique », souligne le syndicat dans un tract distribué lundi, renommant ironiquement l’activité en « cassage de maton avec un bâton ».
Financé dans le cadre du plan de lutte anti-terrorisme
L’activité devrait démarrer en avril « sans aucune concertation avec le personnel et alors même que deux agressions physiques sur des collègues ont eu lieu au cours des dernières semaines », insiste Émilie Theret, qui dénonce également le fait « qu’à l’instar du canal vidéo en continu pour les détenus ou de l’atelier sculpture, cette activité sera financée avec le budget dédié au PLAT (ndlr : plan de lutte anti-terrorisme). En quoi ces activités auraient-elles un effet bénéfique pour combattre la radicalisation, alors même que les détenus qui y participent ne sont pas identifiés en tant que tels ? »
L’UFAP UNsa Justice réclame « l’annulation immédiate de cette absurdité. Et nous n’hésiterons pas le moment venu à bloquer l’intervenant pour l’empêcher d’accéder à la prison. Nous ne donnerons pas le bâton pour nous faire battre ».
Jointe mardi, la direction interrégionale des services pénitentiaires de Lille n’était pas en mesure de répondre à nos questions.