“Imaginez le spectacle de ces malheureux étrangers, / Leurs bébés sur le dos, avec leur misérable baluchon, / Marchant péniblement vers les portes et les côtes pour être déportés ; Imaginez que vous trôniez, vous, monarques de vos caprices, / L’autorité de l’Etat rendue muette par vos vociférations, / Drapés dans votre bonne conscience ; / Qu’auriez vous obtenu ? […] / Vous auriez montré que l’ordre pouvait être bafoué et, selon cette logique, / Pas un de vous ne devrait atteindre un grand âge / Car d’autres voyous, au gré de leurs caprices, Avec les mêmes mains, avec les mêmes raison et au nom du même droit, / Vous attaqueront comme des requins et les hommes, comme des poissons voraces, / Se dévoreront entre eux.”
La British Library, bibliothèque nationale britannique, prépare une exposition sur Shakespeare qui va débuter sous peu. A cette fin, nombre de documents ont été réunis mais le fleuron, celui que l’on exhibe déjà partout et surtout, dans les médias, est un du manuscrit de la pièce Thomas More, écrite en 1590 par plusieurs dramaturges dont William Shakespeare, dont l’authenticité des pages rédigées par le dramaturge serait prouvée.
Ecrite dans une période de tensions quant à l’accueil de protestants français, cette pièce met en scène les événements d‘Evil May Day, sous le règne d’Henry VIII, en 1517 quand des Londoniens se sont révoltés contre la présence d’étrangers à Londres.
On le savait, pour nous imposer l’invasion migratoire en nous culpabilisant, les traîtres de tous bords sont fort inventifs mais aller chercher Shakespeare pour nous sermonner est une initiative que l’on ne peut que saluer tant elle illustre merveilleusement le délire généralisé de certains lobbys et des dictatures de la pensée qui se sont emparées du pouvoir.
Edifiant!
(La tirade de More est lue dans cette vidéo par le comédien britannique Ian McKellen (en anglais, donc, et à partir de 2 minutes 30).