https://www.youtube.com/watch?v=t-laNN7Ce4s
Après les chocolatiers loufoques (Charlie et la chocolaterie), les barbiers assassins (Sweeney Todd), les chapeliers fous (Alice au pays des merveilles), Tim Burton s’intéresse à des gens (presque) normaux. Pour la première fois depuis vingt ans (Ed Woods en 1994), le fantasque cinéaste réalise un film adapté d’une histoire vraie. Celle du peintre Walter Keane, devenu célèbre dans les années 1950-1960 pour ses tableaux d’enfants et d’animaux aux yeux démesurés, vendus bon marché dans toute l’Amérique et considérés aujourd’hui comme les premières oeuvres d’art de masse.
Génie du marketing, Walter Keane était en fait un escroc. C’est sa femme, Margaret Keane, qui était la véritable artiste, comme elle finit par le faire savoir lors d’un procès retentissant, révélant que son mari l’enfermait dans sa chambre pour l’obliger à peindre. Pour gagner la bataille judiciaire, elle défia Walter dans un duel artistique qu’il refusa, prétextant une douleur au bras. Il fallut néanmoins attendre 1986 pour que la justice reconnaisse l’origine des oeuvres.
L’excellent Christoph Waltz interprète ici le charmant charlatan tandis qu’Amy Adams campe une Margaret Keane de plus en plus déboussolée. “J’admire Walter Keane pour son marketing, pour avoir réussi à maintenir l’escroquerie si longtemps et pour la façon dont il est parvenu à grimper l’échelle sociale depuis tout en bas, explique Waltz à propos de son personnage. Je ne suis pas complètement contre lui. Elle faisait partie du plan. Elle savait, ce qui change tout.”