C’est une remise de décoration qui est presque passée inaperçue. La philosophe américaine Judith Butler a été faite « Chevalier des Arts et Lettres » le lundi 26 janvier. Considérée comme une pionnière de la « théorie du genre », qui consiste à nier la différence sexuelle qui existe entre le genre masculin et le genre féminin, l’américaine Judith Butler est l’auteur de nombreux écrits sur cette théorie. Militante féministe et pro-gay, la philosophe « juive anti sioniste », selon ses propres mots, a été décorée à la fin du mois de janvier au Consulat de France à San Francisco.
C’est le Consul général de France à San Francisco, Pauline Carmona, qui lui a remis la prestigieuse décoration censée récompenser officiellement « les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu’elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde. »
Officieusement, Judith Butler explique elle-même que «si l’insigne qui [lui] est décerné aujourd’hui décore une personne, [elle] estime qu’il récompense avant tout [son] travail. (…) Une idée théorique n’émerge pas de l’intérieur, on la découvre dans son paysage, elle fait déjà partie du monde. (…)».
Lors de son discours prononcé au Consulat de France, elle a déclaré : «Je me demande quelle est la meilleure manière de me faire à l’idée d’être faite Chevalier, ou d’être Chevalier. Mes ami.e.s ont laissé entendre que je pourrai devenir un Chevalier du genre!», a-t-elle ironisé.
« Mon nom est associé à un certain trouble provoqué par les études de genre, en France »
Poursuivant son discours elle a ajouté : «Malgré les meilleurs et les pires moments, mon nom est associé à un certain trouble provoqué par les études de genre, en France du moins, il m’est donc agréable de voir que mes hôtes ce soir ne se préoccupent pas outre mesure de ce trouble. Ou peut-être cherchent-ils à souligner le mérite dans un certain type de trouble.»
Elle a conclu son discours en interprétant cette remise de décoration comme une demande « d’ouverture d’esprit » : «Ce soir, j’accepte cet honneur au nom d’une demande d’ouverture d’esprit; et de la valeur de l’ouverture d’esprit dans une vie publique; et pour toutes celles et tous ceux qui recherchent à vivre et respirer plus facilement, sans peur et sans honte; et pour la capacité formidable d’affirmer et de s’affirmer ».