L’acteur Louis Jourdan, légitime héritier de Maurice Chevalier, est décédé de causes naturelles le 14 février. Une star française immensément connue aux États Unis, où il a passé la plus grande partie de sa carrière. Retour sur le carrière du “french lover” d’Hollywood.
« Il incarnait l’élégance française et Hollywood lui a proposé des rôles sur ce registre » déclare Olivier Minne, biographe officiel de Louis Jourdan. C’est lui qui a annoncé à l’AFP le décès de l’acteur à l’âge 93 ans. Né Louis Robert Gendre à Marseille, en 1921, il se lance dans le cinéma, mais de l’autre côté de l’objectif. À 17 ans, il est l’assistant du réalisateur Marc Allégret pour le long-métrage Entrée des artistes. Mais c’est Louis Jouvet -professeur à la Comédie Française, acteur, comédien et metteur en scène – qui lui donne l’idée. “Quand on a une gueule comme la tienne, on ne reste pas derrière la caméra, on passe devant” lui dira-t-il.
Et une gueule, il en a une: celle de beau gosse. Il “était le dernier ‘french lover’ d’Hollywood comme l’ont été Maurice Chevalier et Jean-Pierre Aumont” explique Olivier Minne. C’est à la Libération que tout commence pour le jeune homme, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, mais de l’autre côté de l’Atlantique: aux États-Unis. En 1947, il est remarqué dans Le procès Paradine. La consécration arrive plus de dix ans plus tard, avec le film Gigi qui lui permet de remporter un Golden Globe de “meilleur acteur de comédie”. Des rôles sur-mesure, mais qui finissent par lui coller à la peau. Hollywood “ (m’a) créé une image. J’étais le cliché français” expliquera-t-il.
S’ensuit une carrière formidable. Il partage l’affiche avec les plus grands, James Dean, Grace Kelly, Elizabeth Taylor, Franck Sinatra et même Brigitte Bardot dans l’un des quelques films qu’il tourne en France. Fait le mannequin pour Pierre Cardin. Joue le méchant dans Octopussy, le James Bond de 1983. Compte dans ses amis proches Kirk Douglas et Sydney Poitier. Est élu le plus bel homme du monde en 1949. Décoré de la légion d’honneur à Los Angeles en 2010. Entre-temps, il acquiert même deux étoiles sur le célèbre Walk of Fame. Installé à Beverly Hills depuis des années, c’est là-bas qu’il s’est éteint de mort naturelle, quelques mois seulement après son épouse, Berthe, à laquelle il a été uni pendant plus de 65 ans.