Aujourd’hui, donc, j’écris. Pourquoi prendre la plume,
me direz-vous ? Notez que, contre la coutume,
c’est un bic que j’ai pris. Autre époque. Bien loin
le temps où les galants ciselaient avec soin
des vers à déposer au pied de leur maîtresse.
Cela ne se fait plus. Et tant mieux : ma paresse
Répugne à cette escrime… Aussi j’écris au bic
noir, en prose, efficace à défaut d’être chic.
C’est très bien comme ça. Pas de rime exigeante,
pas de mètre. Je cours comme cela me chante
sur le papier, d’un bord à l’autre, d’un seul jet.
– Mais au fait, où voulais-je en venir ?
Le sujet
de cet impromptu tient en un seul mot que j’ose
à peine écrire. Un seul. Poésie. Est-il chose
plus indéfinissable ? Eh bien, donc, parlons-en.
Expliquons ce que c’est.