Les langues régionales de France

Depuis des siècles, la France est un État centralisé ; l’identification de la langue à la nation y est particulièrement nette. Elle est pourtant plurilingue et pluriculturelle. C’est même l’un des pays d’Europe occidentale qui présente la plus grande diversité linguistique.

La situation des différentes langues autochtones de France métropolitaine et d’outre-mer est très diversifiée : certaines sont parlées par plusieurs centaines de milliers, voire plusieurs millions de personnes, d’autres seulement par quelques milliers, voire quelques centaines, comme certaines langues de Nouvelle-Calédonie ou de Guyane ; certaines ont une littérature, parfois ancienne et prestigieuse (comme l’occitan), d’autres ne sont même pas écrites ; certaines sont encore très vivaces, d’autres, dont la transmission familiale a cessé, sont en sursis. Toutes, cependant, sont engagées dans un processus de régression au profit de la langue officielle, et sont menacées de disparition.

L’établissement d’une hiérarchie entre langues, dialectes, patois ne relève pas de la linguistique descriptive mais de la sociolinguistique, et est de l’ordre des représentations. Toute variété linguistique, tout « patois » est un système linguistique à part entière et constitue en soi une langue. Pour autant, il ne forme pas forcément une langue distincte du « patois » voisin. Le géolinguiste (ou « dialectologue ») appelle dialectes les variétés géographiques d’un ensemble englobant plus étendu qu’il appelle langue. Chaque dialecte peut à son tour être subdivisé en sous-variétés (la variation est en fait, le plus souvent, continue). Dans certains cas, il est difficile, voire impossible, de déterminer si l’on se trouve en présence de deux dialectes de la même langue ou de deux langues distinctes. En outre, la dénomination même de certaines langues ne fait pas l’unanimité ou a pu varier dans le temps.

Source

Related Articles