Pour les victimes de la catastrophe de l’usine AZF de Toulouse, c’est retour à la case « procès ».
Mardi, soit presque quatorze ans après l’explosion survenue en 2001 dans le complexe chimique AZF, la Cour de cassation a en effet annulé la décision de la cour d’appel de Toulouse qui avait condamné l’ancien directeur de l’usine et sa maison mère, Grande Paroisse, filiale du groupe pétrolier Total, pour leur responsabilité dans le drame.
En septembre 2012, la cour d’appel de Toulouse avait reconnu la responsabilité de l’ancien directeur du complexe, Serge Biechlin, et avait condamné celui-ci à trois ans d’emprisonnement dont un ferme, ainsi qu’à 45 000 euros d’amende (Grande Paroisse avait été condamnée à 225 000 euros d’amende).
Treize ans après, on efface tout et on recommence.
Retenant l’un des deux principaux arguments présentés par les demandeurs, à savoir celui concernant l’impartialité de l’une des magistrates de la cour d’appel de Toulouse, la Cour de cassation, donnant une suite favorable aux requérants, a donc tout annulé et renvoyé l’affaire devant la cour d’appel de Paris.
Si, pour ceux qui avaient été jugés responsables de la catastrophe, cette décision est forcément bien accueillie, pour les familles des victimes la perspective d’un troisième procès est un coup de massue.
Comme l’a souligné Stella Bisseuil, avocat de l’Association des familles endeuillées, « les victimes vont devoir vivre un troisième procès. C’était déjà pénible mais là, les victimes se sentent doublement victimes, de Total et d’un fiasco judiciaire ».
Même réaction du côté de l’Association des sinistrés du 21 septembre, qui dénoncent également « la double peine pour les victimes » ainsi que « l’incompétence et l’irresponsabilité de la justice française ».
Lu dans Présent