Par Caroline Parmentier

Nous l’avons dit : ces dessinateurs et ces journalistes ont eu le mérite de ne pas se coucher devant l’islam. En France, en 2015, on peut en mourir. Depuis, c’est autre chose qui est en train de rafler la mise. La grande intox. Les médias en boucle, les ministres, les profs et même certains curés recommandent l’achat de Charlie Hebdo comme un « acte citoyen » (Anne Hidalgo avait donné la carte des kiosques). Jusqu’au cercle de lecture de ma mère de 92 ans qui veut avoir son Charlie Hebdo. Les pauvres femmes, heureusement pour elles, ne goûteront sans doute pas tout le sel de la caricature de une qui représente Mahomet en phallus (c’est encore plus probant quand on retourne le journal nous informe Le Figaro !) ni les plaisanteries salaces et souvent à double ou triple sens dont est coutumier ce torchon. Les Français devraient se lasser assez rapidement de le lire. En attendant en cumulant ventes, abonnements, dons et aide publique, Charlie pourrait recueillir jusqu’à 15 millions d’euros après l’attentat (et ce n’est qu’un début). Une manne pour ce petit fanzine qui, fin décembre, ne savait plus comment payer ses salariés (ça me rappelle quelque chose). Ils pourront désormais bénéficier d’un traitement de petit fonctionnaire à vie que le journal continue de se vendre. Ou pas.

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