L’assemblée du Conseil pontifical pour la culture a approuvé une proposition envoyée au pape François où il lui est demandé d’étudier la possibilité de retirer le Monitum de 1962 condamnant les graves erreurs contenues dans l’œuvre de Teilhard de Chardin. Il s’agit donc d’une demande de réhabilitation. Elle se manifeste par une pétition signée le 18 novembre durant les travaux de l’assemblée réunie autour du thème « Le futur de l’humanité : les nouveaux défis pour l’anthropologie ».
On peut y lire : « Nous retenons qu’un tel acte non seulement réhabiliterait l’effort sincère du pieux jésuite dans la tentative de réconcilier la vision scientifique de l’univers avec l’eschatologie chrétienne, mais représenterait aussi une formidable stimulation pour tous les théologiens et les scientifiques de bonne volonté. » Pas un mot sur les motifs de la sévère condamnation de ce qui s’appelait alors le Saint-Office : « Certaines œuvres du P. Pierre Teilhard de Chardin, même des œuvres posthumes, sont publiées et rencontrent une faveur qui n’est pas négligeable. Indépendamment du jugement porté sur ce qui relève des sciences positives, en matière de philosophie et de théologie, il apparaît clairement que les œuvres ci-dessus rappelées fourmillent de telles ambiguïtés et même d’erreurs si graves qu’elles offensent la doctrine catholique. Aussi les Eminences, et les Révérends Pères de la Sacrée congrégation du Saint-Office exhortent tous les Ordinaires et Supérieurs d’instituts religieux, les Recteurs de séminaires et les Présidents d’université à défendre les esprits, particulièrement ceux des jeunes, contre les dangers des ouvrages du P. Teilhard de Chardin et de ses disciples. »
Or, depuis 1962, aucun texte, aucun document nouveau, aucun ouvrage de Teilhard de Chardin ne permettent de considérer que son œuvre ne comporte plus d’« erreurs graves ». Dès lors, qu’est-ce qui a changé qui justifierait de le réhabiliter ? Le pontificat ! Les signataires « espèrent que le pape actuel répondra positivement puisque la doctrine de Teilhard de Chardin ne lui est pas inconnue. Dans Laudato Si le pape le cite une fois (cf. n. 83) en faisant remarquer sa contribution, qu’il estime positive, à un christocentrisme de souffle cosmique. » Attendons la réponse du pape François…