Ils sont nouveaux à l’Assemblée et, après cinq mois passés au palais Bourbon, ils en ont déjà gros. Nombreux sont les néodéputés à se plaindre de leurs conditions d’exercices, pointant qui les horaires de dingue, qui l’inconfort des bureaux… Jean-Luc Mélenchon avait pour sa part, dès les premières semaines de la législature, pesté contre cette satanée session extraordinaire qui débordait sur le mois d’août et mettait en péril les vacances des parlementaires.
Mais c’est avec l’installation durable de l’automne que le bureau des pleurs s’est vraiment ouvert. Winter is coming et en ce mois de novembre, une certaine déprime se fait sérieusement sentir dans les rangs de La République en marche. Ces derniers jours, au moins quatre députés macronistes se sont ainsi publiquement plaints de leur situation matérielle.
# On n’est pas des machines
Dans sa vie d’avant, Mireille Clapot a longtemps travaillé dans le privé. Elle a eu des fonctions dans le marketing. Elle a également été directrice des ressources humaines, responsable des achats, ou bien encore directrice du développement et des relations entreprises à l’École Centrale de Lyon et directrice de cabinet du maire PS de Valence. Des emplois qui, visiblement, l’ont préservée des horaires tardifs.
Tout cela a bien changé. La députée LREM de la Drôme est désormais obligée de siéger de nuit, comme ce lundi 14 novembre, pour l’examen dans l’hémicycle, du projet de loi de finances pour 2018. Ce qui l’a profondément énervée. Elle a donc posté ce message sur Twitter dans lequel elle réclame des “horaires humains”.
Parmi ses propositions-choc pour réformer l’Assemblée et surtout lui faire faire des économies, le premier questeur Florian Bachelier veut revoir le mode de logement des députés lorsqu’ils viennent à Paris. Ils ont actuellement le choix entre l’hôtel, la résidence ou le bureau, et le député LREM d’Ille-et-Vilaine propose qu’ils aient désormais recours à la coloc’ ou à Airbnb.
Et de se justifier, le 9 novembre sur LCI :
On était allé, nous, au départ, sur la nécessité d’améliorer les conditions de vie des parlementaires qui sont indignes, pour être très clair. (…)
Comme sa collègue Mireille Clapot, Amélie de Montchalin est irritée par les horaires de nuit à l’Assemblée. Elle s’en est émue auprès de ses collègues, le 7 novembre, lors de la réunion du groupe LREM à l’Assemblée :
En octobre, avec toutes les séances de nuit du projet de loi de finances, j’ai eu 450 euros de garde d’enfants. Alors, qu’est-ce qu’on fait ? Y aura-t-il bientôt une crèche à l’Assemblée ou doit-on demander à se faire rembourser les frais de baby-sitting ? (…)
Adrien Taquet est quant à lui partisan de solutions radicales, comme délocaliser purement et simplement l’Assemblée nationale à Marseille. Un déménagement qui permettrait de déjacobiniser un peu le fonctionnement des institutions françaises, mais pas seulement.
Autre avantage de cette proposition, selon le député LREM des Hauts-de-Seine : trouver des locaux un peu plus adaptés au *nouveau monde*, le palais Bourbon étant définitivement trop inconfortable et mal fichu pour la start-up nation.
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