Manipuler l’opinion publique a toujours été utilisé par certains gouvernements pour faire progresser ses idées ou cacher ses incompétences. Hollande et sa gouvernance viennent de nous en donner une nouvelle preuve éclatante.
Le 13 novembre 2016, Michaël Dias, fils de Manuel Dias tué au Stade de France le 13 novembre 2015, a prononcé le seul discours consacré à la commémoration des attentats. Un discours « engagé », dans lequel le jeune homme a plaidé pour « la tolérance, et l’intelligence », ajoutant en parlant de son père né au Portugal :”Il était la preuve incarnée que l’intégration était possible et nécessaire… Nous devons continuer à avancer en toute liberté, en ne cédant jamais face à ceux qui veulent nous terroriser”, avant de conclure par cette « noble » phrase : “C’est en offrant les mêmes opportunités à tous que nous réussirons à empêcher que les ressentiments de certains ne se transforment en brutalité pour tous.”
Ces mots très politiquement corrects ne vous mettent-ils pas la puce à l’oreille ? En y réfléchissant, cela ressemble plus à une allocution socialiste qu’au cri d’amour et de douleur d’un fils à son père défunt. Dans L’Équipe, Michaël nous précise qu’en effet les paroles n’étaient pas de lui, qu’elles ne correspondaient pas à son ressenti, que tout simplement le discours était imposé par le pouvoir :
On nous donne rarement la parole et elle est contrôlée. On nous empêche de pointer du doigt les responsabilités politiques et, comme à Nice, on tombe dans les discours bien-pensants. Mon discours pour le dévoilement de la plaque commémorative a été, par exemple, relu et corrigé par l’Élysée.
Sophie Dias, sa sœur, déclarait : “On sait maintenant qu’il y a eu plusieurs alertes dans la journée. Je pense qu’il n’y avait pas assez de policiers au Stade de France. Ce n’est pas normal. Il y a eu une faille sécuritaire. Je suis en colère. Le 13 novembre, j’ai perdu mon papa et, quelques minutes plus tard, le Président quittait le stade.”
Quant à Patrick Jardin, qui a perdu sa fille Nathalie, régisseuse au Bataclan, il révélait sur RMC qu’il n’avait pas souhaité participer aux commémorations de ce dimanche. Ne mâchant pas ses mots, il a indiqué que le temps n’était plus aux commémorations mais à la vengeance : “On ne répond pas aux kalachnikov qui mitraillent, aux couteaux qui égorgent, aux camions qui écrasent par des commémorations, des cœurs, des bougies, des plaques qu’on appose sur les murs. C’est fini, ça, on doit passer à l’étape supérieure parce que, sinon, on aura de nouveau des attentats. Parce que les autres (sic), ils rigolent de nous… Dans cette histoire-là, tout est de la faute de l’État. Pas seulement du gouvernement qui est en place, mais les fautes incombent à tous les dirigeants qui ont été à la tête de ce pays depuis 45 ans. Tout a été fait pour qu’on ait, en France, un siège d’islamistes et de terroristes. Résultat : aujourd’hui, on n’est plus en sécurité nulle part. La preuve, c’est que Manuel Valls lui-même nous a dit qu’il fallait s’attendre à ce que nous ayons de nouveau des attentats. Ce qui est un aveu d’incompétence.”
Bien entendu, aucun autre média que RMC et Le Parisien n’a fait allusion à ces dires. Il ne fallait pas contrarier le bon déroulement des cérémonies.
Lorsqu’il met l’accent sur un événement crucial, le gouvernement procède soit par le silence, soit par la déformation des propos, quand ceux-ci ne sont pas tout simplement dictés : souvenez-vous des questions « spontanées » de François Hollande à Lucette, l’infirmière retraitée de Vandœuvre-lès-Nancy, en Meurthe-et-Moselle.
Au fait, ce sont bien les régimes totalitaires qui pratiquent de cette manière ?