Voilà ce qu’est « une vraie famille », selon la ville de Birmigham et l’artiste qu’elle a retenu pour cette commande. Étrange choix pour cette œuvre d’art à 100000 livres sterling : deux femmes, deux mères, deux enfants… et aucun père ! Le cahier des charges de l’artiste Gillian Wearing était pourtant clair : représenter « une vraie famille de Birmingham ». Mais quand l’idéologie du moment, même au prix du déni de la réalité, s’en mêle, le résultat surprend. L’artiste a donc fait le choix de prendre pour modèle de ces « deux mères »… deux sœurs ! Elle s’explique sur ce choix en estimant que « ce qui constitue une famille n’est pas fixé ». (voir l’article paru à ce sujet sur Breitbart)
Un réalisme très soviétique
Au-delà du message sciemment véhiculé par cette sculpture en métal sombre, comment ne pas lui trouver un petit air de réalisme soviétique, entre le matériau utilisé et la pose revendicative des personnages ? L’expressionisme des sculptures est discret, les poses réalistes, on dirait que les personnages participent à une manifestation. Mais malgré ces qualités, l’ensemble est assez banal. Il y manque l’allant parfois comique du réalisme soviétique pour que ces personnages dépassent le niveau des statues de cire. Vous pouvez découvrir le projet sur le site Internet qui lui a été consacré.
Les 100 000 £ qu’elle a coûté ont été financées par des donations et de l’argent public. De l’argent bien dépensé, selon Lola Okolosie qui écrit dans les colonnes du Guardian un article intitulé « Hourra pour les mères célibataires ». Cette représentation, écrit-elle, sort des schémas de la télévision publique et rend compte du fait qu’un quart des familles sont constituées d’un seul parent. Un chiffre qui augmente depuis les années 70. Dit autrement, mieux vaut choisir comme idéal la situation d’un quart des familles, et nier celle des trois quarts…
Cependant, tout le monde ne célèbre pas cette nouvelle sculpture avec enthousiasme… Ainsi le libéral démocrate John Hemming exprime un certain malaise : « Il n’y a aucune faute à appartenir à une famille monoparentale ou éclatée. Mais je me sens toujours mal quand je vois que le père a disparu. Les enfants s’en sortent mieux quand le père et la mère prennent tous les deux une part active dans leur vie », conclut-il.