Le ministre de l’Intérieur britannique Amber Rudd a annoncé le 3 octobre de nouvelles mesures législatives pour lutter contre le terrorisme. « Je veux faire en sorte que ceux qui regardent des contenus terroristes ignobles sur internet, y compris les sites djihadistes, la propagande d’extrême droite et les instructions pour fabriquer des bombes, soient sévèrement réprimées », a menacé le ministre. Les changements proposés doivent étendre le délit de possession d’informations pouvant servir à des actes de terrorisme au simple fait de consulter de manière répétée, même sans les télécharger, des contenus publiés sur Internet. Les universitaires, journalistes et autres personnes pouvant se prévaloir de raisons légitimes pour consulter ces sites ne seront pas visés. Les peines applicables au Royaume-Uni pour ce délit de consultation de contenus djihadistes, terroristes ou « d’extrême droite » pourront aller jusqu’à 15 ans de prison.
Quinze ans de prison pour un Britannique qui consulterait de la « propagande » sur le site de l’UKIP ou du FN français ?
Ainsi que le fait remarquerThe New American, il ne suffira plus de faire attention à ce que l’on dit, comme c’était le cas avec les lois réprimant les discours jugés haineux, mais aussi à ce que l’on regarde ou écoute. Car le ministre a bien fait l’amalgame entre, d’une part, les contenus liés au djihadisme et au terrorisme islamique (qualificatif que Mme Rudd évite soigneusement) et, d’autre part, la « propagande d’extrême droite ». C’est orwellien !
Qu’est-ce en effet que la propagande d’extrême droite ? Voilà un concept nettement plus vague que celui de contenu terroriste ou djihadiste. Aujourd’hui, les grands médias et les « élites » politiques et culturelles ont très souvent tendance à qualifier d’extrême droite tout ce qui est à droite de la gauche : patriotes, chrétiens, militants pro-famille, opposants à l’avortements, critiques de l’immigration de masse, citoyens inquiets de l’islamisation, etc. Un Britannique consultant régulièrement le site de l’UKIP ou du Front national français, ou encore le site d’information conservateur Breitbart London régulièrement accusé par ses détracteurs d’être d’extrême droite, sera-t-il passible de quinze ans de prison ?
Le Royaume-Uni fait semblant de croire que la menace terroriste est aussi bien d’extrême droite qu’islamiste
Et qu’en est-il de sites anti-djihad comme Jihad Watch déjà censuré par Google et bloqué par Paypal ? « Les autorités britanniques aiment à prétendre que la menace terroriste provient aussi bien des djihadistes que des “extrémistes de droite” », écrit à propos des projets d’Amber Rudd l’écrivain et chroniqueur américain Robert Spencer sur Jihad Watch. Et « Depuis des années, les porte-parole de la gauche et du suprémacisme islamique affirment que toute opposition à la terreur djihadiste impliquant une discussion honnête sur l’idéologie qui la motive est de la “propagande d’extrême droite”. Et donc ce que dit Amber Rudd, c’est en substance que si vous lisez des sites web djihadistes ou anti-djihadistes, vous encourrez quinze ans de prison. »
Mais ce n’est pas vraiment surprenant, car cela fait déjà un moment que les autorités britanniques (comme les autorités françaises, d’ailleurs) combattent le terrorisme islamique en s’en prenant d’abord à « l’islamophobie ».