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Il est désormais médicalement possible de choisir le sexe de son enfant, et jusqu’à la couleur de ses yeux, en opérant une sélection des embryons avant l’implantation : une enquête stupéfiante dans le monde des bébés à la carte, qui questionne le pouvoir démiurgique de l’homme sur la nature.
En 1978, le premier bébé-éprouvette voyait le jour au Royaume-Uni dans une tempête de polémiques. Moins de quarante ans après, la fécondation in vitro (FIV) représente 3 % des naissances dans les pays occidentaux. Pour assouvir leur désir d’enfant, les couples stériles, homosexuels ou atteints de maladies héréditaires se tournent vers la procréation médicalement assistée, voire la gestation pour autrui. Mais une autre révolution est en cours : il est désormais possible de choisir le sexe de son enfant, et jusqu’à la couleur de ses yeux, en opérant une sélection des embryons avant l’implantation.
Parallèlement, en 2015, le Parlement britannique a donné son feu vert à la mise en œuvre du protocole des bébés à trois ADN, provenant de trois parents, pour lutter contre une maladie génétique. Tandis que la firme américaine OvaScience planche sur la production d’ovules à partir de cellules souches, une start-up lyonnaise, Kallistem, parvient déjà à fabriquer des spermatozoïdes humains in vitro. Des millions d’embryons pourraient ainsi être produits et passés au “screening” (dépistage) génétique.
Plus stupéfiant : la technologie CRISPR, qui permet de corriger l’ADN en vue de traiter des pathologies, a récemment été utilisée par une équipe chinoise sur des embryons humains. S’ils n’ont pas vocation à être implantés, ceux-ci ouvrent néanmoins la voie aux bébés génétiquement modifiés…
Ligne rouge
De l’Inde aux États-Unis en passant par la France, cette enquête saisissante dresse un état des lieux scientifique, économique et philosophique de la procréation médicalement assistée, entre avancées et dérives. Appuyée par les témoignages d’experts, elle pointe la nécessité d’engager un vaste débat de société face à cet effrayant glissement eugéniste.