Le maire de Laroque-Timbaut (47) réagit à la condamnation pour « détention d’images violentes » de l’auteur – fiché S – de l’agression au couteau d’un agriculteur sur sa commune, en juin dernier, au cri d’« Allah Akbar ». Il possédait plus de deux cents vidéos ou images de personnes décapitées, brûlées vives, torturées par des islamistes. Le maire déplore l’attitude du parquet qui ne cesse de minorer cet aspect. Ce jugement est important car il démontre la radicalisation du prévenu. Les victimes et leurs proches ne comprennent pas l’attitude du parquet car elles ont besoin de la vérité pour se reconstruire.
Lionel Falcoz, vous êtes le maire de Laroque-Timbaud. Dans votre commune du Lot-et-Garonne, un agriculteur avait été agressé en juin dernier par un fiché S, nommé Kamal Belbakkal. Il a été condamné à deux ans de prison ferme pour possession d’images violentes. Quelle réaction ce jugement a-t-il provoquée chez vous ?
Un sentiment de satisfaction.
C’est, pour nous, la reconnaissance du caractère terroriste de cette agression.
Elle a été présentée comme une agression de simple fait sur une motivation d’opportunité.
Ce jugement vient confirmer que le motif de l’agression est lié au terrorisme et à la promotion du terrorisme, position que je tiens depuis plusieurs mois.
Nous parlons juste d’images vivantes et non d’images à caractère terroriste. Il n’y a, pour l’instant, pas de lien officiel entre Kamal Belbakkal et une entreprise terroriste islamiste…
En effet, c’est ce que nous avons constaté lors de l’audience du mois de juillet.
Le parquet a tout fait pour minorer la gravité et la réalité des faits.
Plus de 280 vidéos de victimes brûlées, torturées et assassinées ont été découvertes dans son ordinateur.
Il est clair qu’on a ici affaire à un agresseur avec des motivations à caractère terroriste.
Quand on saute à la gorge de quelqu’un avec un couteau de trente centimètres en pleine campagne au milieu de la France en criant plusieurs fois Allah Akbar et qu’on trouve des éléments aggravants en sa possession sur son ordinateur, il ne peut en être autrement.
La personne qui a entendu crier Allah Akbar était le jeune collègue de l’agriculteur qui s’est fait agresser. Quelle réaction ont-ils eue après ce jugement ?
Leur sentiment est toujours un sentiment de semi-abandon. Même si ce jugement les conforte dans leur déclaration.
Les deux agriculteurs ont eu les mêmes témoignages concernant les cris de l’agresseur auprès des services de gendarmerie.
Certes, il y a un sentiment de satisfaction, mais aujourd’hui, il y a un sentiment d’inachevé à cause du comportement du parquet qui, en pleine audience, s’est quasiment fait l’avocat de la défense de l’agresseur.
Une incompréhension totale s’est manifestée parmi les 150 personnes présentes dans la salle d’audience.
Il est très important de prendre en compte cet élément-là.
Lorsque vous minorez les faits, vous minorez la violence subie par les victimes. Et, de ce fait, vous anéantissez leur capacité à se reconstruire derrière.
Le jugement pour l’agression elle-même n’a pas encore eu lieu. Espérez-vous, cette fois, que le mobile terroriste soit retenu ?
Le défi, pour nous, était de faire concrétiser par le tribunal l’orientation de l’agresseur et son état d’esprit.
Quand on possède 280 vidéos de personnes décapitées, brûlées vives ou torturées, alors, on a un problème.
Ce caractère-là est désormais avéré.
Lors du procès pour l’agression, ce n’est donc plus un simple passant qui aura été dérangé par un nuage de poussière fait par une moissonneuse-batteuse, mais quelqu’un en possession de ces 280 vidéos qui a décidé, à deux reprises, d’agresser l’agriculteur, une première fois verbalement et une seconde après être retourné dans son véhicule pour récupérer un couteau.
Ce n’est pas un simple prévenu à la barre, mais un homme déjà condamné pour des faits prouvant sa radicalisation.