La génétique, science raciste ?

Par Charles Chaleyat

Ne me parlez pas de race, même si chaque jour, tout le monde en fait l’expérience dans le métro à Paris ou en lisant les informations américaines on trouve « un noir assassiné par des policiers blancs » mais jamais « des blancs assassinés par un Noir « (comme en Oregon). Sans oublier l’assaisonnement fréquent d’un tweet mirlitonesque de notre Garde des Sceaux qui parlait jadis de ‘race guyanaise’… La recherche scientifique prouverait que ‘les races’ n’existent pas susurrent NKM et quelques autres, ce à quoi on peut rajouter qu’elle est cependant toujours et fréquemment remise sur le tapis par les événements, les journalistes et même les scientifiques sans souci des billevesées racistes et antiracistes… Il serait d’ailleurs étonnant que les scientifiques ne tiennent pas compte dans leurs recherches – comme ils tiennent compte d’autres déclarations de leur sujets d’étude – de l’opinion du quidam de la rue qui sait parfaitement reconnaître un frère noir dans le lointain ou qui a une opinion tranchée sur Les blancos de Manuel Valls…(Au fait comment M. le Premier définit-il ces blancos ?). Ils seraient dans ce cas en effet de bien mauvais scientifiques, fuyant le réel.

La notion de race est tellement et maladroitement présente chaque jour de plus en plus, dans la loi Taubira, les prisons, les statistiques cachées, les interviews truqués ou ailleurs, qu’effectivement les scientifiques s’en préoccupent encore et toujours prouvant par là que le concept a un sens.

D’après des anthropologues américains réunis en congrès ‘la race blanche’ n’existe que depuis 8 000 ans. On pense que Homo sapiens, arrivé d’Afrique en Europe vers 40 000 ans, avait probablement la peau pigmentée encore vers 8500 ans comme le prouve l’absence chez les chasseurs-pêcheurs de Hongrie et d’Espagne des gènes SLC24A5 et SLC45A2 liés à la dépigmentation. Presque au même moment d’ailleurs, des chasseurs du sud de la Suède portaient eux ces gènes et un troisième lié à la couleur bleue des yeux.

Certains des premiers fermiers du Proche Orient arrivant ensuite en Europe portant les gènes de la peau claire se mélangèrent aux autochtones à peau foncée tandis que leur gènes se répandaient en Europe ; le gène des yeux bleus se répandit aussi après 8500. La haute taille semble liée plus à l’interaction génétique (impact de la première migration indo-européenne dite Yamnaya vers 4800 venue des steppes de la Mer Noire) qu’aux pressions du milieu (luminosité, par ex.) ou au régime alimentaire.

Tout cela pour dire qu’effectivement et scidentifiquement, il y a des races (résultant d’associations mouvantes de gènes commandant tel ou tel trait physiologique dans des milieux différents) sans que cela implique, contrairement à ce que pensaient MM. Jaurès, Ferry et Blum (et leurs prédécesseurs des Lumières) qu’elles soient inférieures les unes par rapport aux autres.

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NB Le professeur Didier Raoult est un généticien de renom. Il enseigne à Marseille. Et la qualité de ses travaux lui vaut de tenir régulièrement une chronique santé au Point. Sa dernière livraison porte comme titre « Le Français de souche n’existe pas ». On ignore si ce texte est labélisé « santé ».

Pour commencer il affirme que « la France est une variable géographiquement instable, un mythe ». Nombreux sont les imbéciles qui croient à ce mythe. C’est, n’en doutons pas, à eux qu’est destiné le texte du professeur Raoult.

La France n’existant pas, ou n’existant qu’en tant que mythe, on imagine bien ce qu’il en est du « Français de souche »…

C’est, toujours selon cet excellent généticien, une pure invention, une hallucination collective. Pour ceux qui sont atteint par ce syndrome le professeur Raoult a mis au point une thérapie dont il a consenti à nous livrer le secret. Une méthode assez simple qui a quelques proximités avec la méthode Coué.

Il suffit donc, d’après le docteur Diafoirus (pardon le professeur Raoult) de répéter inlassablement quelques évidences. « La France est constitué d’un mélange de trois grands groupes d’hominiens archaïques : Néandertal, Cro-Magnon et l’homme de Denisova, originaire de Sibérie, dont les gènes nous ont peut-être été apportés par les Huns ». Conclusion enthousiaste du généticien : « dans tous les cas le métissage est généralisé ». A ce stade de la démonstration on ne peut que regretter que le professeur Raoult n’ait pas évoqué notre bonne vieille Lucy, née et morte en Afrique. Voilà qui aurait mis un peu de couleur dans son propos.

Saviez vous, vous qu’une de vos ancêtres Néandertal avait fait des choses que la morale réprouve avec un Cro-Magnon ? Et avez-vous imaginé qu’une femme de Denisova s’était jetée comme une bête sur le pauvre corps d’un de vos ancêtres Cro-Magnon ? Eh bien maintenant vous le savez ! Mettez vous bien ça dans la tête et cessez de vous gargariser avec le mot « Français ».

La suite des prescriptions du professeur Raoult est beaucoup moins excitante pour l’esprit. Pour la bonne raison qu’on l’entend partout, depuis longtemps et jusqu’à plus soif. Le généticien énumère donc sans grande originalité tous les envahisseurs qui sont passés chez nous et qui ont contribué à enrichir notre démographie : Celtes, Germains, Romains, Huns, Arabes (ils ne sont pas tous morts à Poitiers). De savoir que vous avez du sang huns dans les veines ça vous fait quoi ? Attention de ne pas vous prendre pour Attila !

Donc pas de « Français de souche ». Et même pas de Français du tout. Mais alors pourquoi sont-ils si nombreux ceux qui nous traitent de « sales Français » ? Le galimatias du professeur Raoult n’est qu’un lever de rideau pour sa conclusion à laquelle il semble beaucoup tenir, même si elle s’éloigne de la génétique, sa spécialité.

« Je redoute que le terme « Français de souche » ne serve qu’à exclure ceux que l’on ne veut pas comme Français… » Et là on s’interroge. Le professeur Raoult fait-il allusion aux Anglais qui viennent s ‘installer si nombreux dans le Périgord ? Aux Hollandais qui essaiment dans l’Ardèche ? Aux Polonais qui viennent ici pour travailler et qui, souvent, ne repartent pas car ils s’y trouvent bien ? Aux Portugais, aux Espagnols, aux Italiens ? Nous attendons avec impatience la prochaine chronique du professeur Raoult pour connaître la réponse.

PS : Inspiré par les travaux du généticien je suggère que lors des prochaines manifestations conspuant Marine Le Pen l’habituel et ronronnant « nous sommes tous des enfants d’immigrés » soit remplacé par « nous sommes tous des enfants de Cro-Magnon ». Ca, ça aura de l’allure.

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