Le texte du Coeur d’amour épris de René d’Anjou, célèbre en son temps, n’intéresse plus guère que les spécialistes de la pensée médiévale. Mais les splendides miniatures qui illustrent l’un de ses manuscrits conservés à la Bibliothèque nationale de Vienne (Codex Vind. 2597) l’ont placé dans la mémoire des hommes comme le plus beau livre d’amour jamais réalisé. Apogée de l’art de Barthélemy, l’illustration du roman du roi René, Le Cœur d’Amour épris est unanimement considérée comme un des chefs-d’œuvre de l’enluminure française. Le roi y raconte, en vers et en prose, la conquête de « Douce Merci » par le galant chevalier Cœur accompagné par son écuyer Désir. Mais ce renouvellement du roman de chevalerie par excellence, le Saint-Graal, n’est pour lui qu’un prétexte pour mettre en scène ses propres sentiments, voire ses rêves.