Jupiter imperator, prends garde à la colère des légions ! Après la manif de la CGT mardi, c’est la Mobilisation des policiers en colère (MPC) qui préoccupe l’Elysée avec la grande journée de mobilisation nationale organisée samedi à Paris en coordination avec l’association des Femmes des forces de l’ordre en colère (FFOC) et sans doute avec le concours de pompiers, douaniers, policiers municipaux, gardiens de prison, voire de militaires en civil et de professionnels de santé dont, islamisme et délinquance aidant, les conditions de travail deviennent insupportables.
Le choc de Magnanville
La révolte, latente depuis des années, était montée d’un cran après l’assassinat à Magnanville, le 13 juin 2016, d’un couple de policiers égorgés devant leur tout jeune enfant par l’islamiste Larossi Abballa (un déséquilibré, sans doute) sans que Valls, alors Premier ministre après avoir sévi Place Beauvau, s’en fût ému plus que cela.
Elle a redoublé après la sauvage agression fin mai 2017, dans la Seine-Saint-Denis, de deux agents de la Brigade de sécurité des quartiers, si sauvagement lynchés par six voyous allogènes qu’atteint de coups de pied à la tête, Cyril, 39 ans, est aujourd’hui amnésique, et la révélation par son collègue rescapé que leurs bombes lacrymogènes n’avaient pas fonctionné, car trop antiques. Dernière goutte (de sang) faisant déborder le vase de l’amertume : l’hospitalisation dans un état critique d’un jeune policier percuté volontairement à Vernouillet (Yvelines) par le conducteur d’une voiture signalée volée (voir Présent du 8 septembre). Si, cette fois, le criminel a finalement été arrêté, le ministre Gérard Collomb a jugé inutile de se rendre au chevet du policier grièvement blessé. Il est vrai que, déjà en place en mai, il avait négligé de se rendre au chevet de Cyril, estimant sans doute qu’après tout, les flics devaient s’attendre à des accidents de travail de ce genre.
De toute éternité, la police connaît certes les risques du métier et n’hésite pas à les affronter. Ce qui est nouveau, en revanche, depuis une trentaine d’années, c’est la complaisance – ou la complicité ? – des magistrats avec les malfrats. Ainsi l’écraseur de Vernouillet, un Tsigane, était selon la presse « très défavorablement connu des services de police ». Que faisait en liberté ce multirécidiviste de la violence ?
Autre phénomène nouveau : la violence anti-flics lors des manifestations politiques comme on l’avait vu le 18 mai 2016 à Paris place de la République, où des ultra-gauchistes opposés à la loi travail de Myriam El Khomri avaient jeté une grenade fumigène à l’intérieur d’un véhicule où se trouvaient deux fonctionnaires. Et nouvelle tentative d’assassinat par le feu quelques mois plus tard, le 10 octobre à Viry-Châtillon, quand des voyous incendièrent une voiture de police dont les deux occupants étaient chargés de surveiller une caméra… surveillant elle-même les trafiquants de drogue ! Un adjoint de sécurité resta des semaines entre la vie et la mort cependant que la gardienne de la paix qui l’accompagnait était grièvement brûlée au visage et aux mains. Là encore, le pouvoir de l’époque, en l’occurrence le président Hollande, qui s’était rué au chevet du Congolais Théo Luhaka, soi-disant victime d’un viol perpétré par des flics, ne daigna pas se déranger.
Désarmement, mépris et punaises au menu
Et puis, au-delà de l’agressivité croissante des délinquants et des antifas (à nouveau actifs mardi à Nantes et à Paris), et du mépris affiché par les politiques, il y a la désinvolture ou l’inconscience de ces derniers.
Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, Le Touquet est en état de siège, gendarmes et CRS ayant été rameutés en nombre pour éviter toute attaque, ou simple graffiti, contre le manoir du couple présidentiel. Ce qui n’est pas du goût des habitants, et donc des électeurs, de cette très chic station balnéaire. Du coup, le 24 août, on a enjoint aux policiers de patrouiller « discrètement » et surtout de laisser au vestiaire les nouveaux fusils d’assaut (allemands) HK G 36, dont le ministère les avait munis pour faire face aux kalachnikovs des terroristes. Dès lors, à quoi servent ces fonctionnaires et, en les désarmant, ne risque-t-on pas d’en faire des cibles ?
Ce que sont déjà les 1 800 agents de la Police aux frontières (PAF) basés à l’aéroport de Roissy. Les trois quarts d’entre eux ont en effet perdu leur autorisation de port d’arme en dehors de leurs heures de service… faute d’entraînements ! D’une part, nombre de ceux-ci ont été supprimés en raison du plan Vigipirate, d’autre part, le stand de tir est peu disponible car, incommodés par les nuisances sonores, les riverains ont obtenu la réduction des heures d’ouverture. Est-ce vraiment Jupiter qui est aux commandes ou bien plutôt Ubu-Roi ?
L’initiative passe donc très mal, surtout après la révélation du coût du maquillage présidentiel (26 000 euros sur trois mois) et les jérémiades de Macron sur son passé d’étudiant nécessiteux, quand son père lui octroyait l’allocation, selon lui dérisoire, de « 1 000 euros par mois ».
Mais quoi ! A l’évidence, pour l’ancien associé gérant de chez Rothschild, qui palpait (et, à en croire sa déclaration d’impôt pour l’ISF, claquait) plus d’un million d’euros brut par an, les agents des forces de sécurité sont des « gens de rien ». Auxquels il ne doit donc rien, pas même les locaux salubres que les assoces exigent pour les migrants (de Paris à Calais, les cantonnements des CRS manquent de douches mais malheureusement pas de rats ni de punaises), ou la simple politesse puérile et honnête que l’usage conseillait naguère vis-à-vis des subalternes. On veut espérer qu’il le paiera très cher.