Mgr Rey : « Un référendum doit être organisé » sur la question du « mariage » homosexuel

À la suite des propos du Cardinal Barbarin, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, demande sur Nouvelles de France la tenue d’un référendum sur le “mariage” homosexuel. Entretien.

Comment réagissez-vous à la polémique que suscitent les propos de Mgr Barbarin sur le “mariage” entre homosexuels ?

J’avais déjà un peu explicité ma pensée dans Famille Chrétienne à ce sujet. Je pense la refonte structurelle du mariage conduit à une sorte de mutation anthropologique. Le mariage est essentiellement fondé sur l’altérité et aujourd’hui on cherche à remettre en cause ce qui fait l’essence de cette institution. Plus grave encore, on pratique une discrimination à l’égard de l’enfant qui n’a pas plus le droit d’avoir un père et une mère.

Pensez-vous que l’adoption de cette loi conduise, comme le Cardinal Barbarin l’a suggéré, à la légalisation de la polygamie et de l’inceste ?

Pour l’instant, ce n’est pas dans la loi. Ce qui sûr en revanche, c’est que cette loi ouvre la boîte de Pandore. Jusqu’où va-t-on aller ? On remet en cause l’ordre naturel des choses dans une volonté prométhéenne de reconstruire l’humanité.

Le mariage homosexuel crée les conditions d’une violence parce qu’il permet aux gens de faire tout ce qu’ils veulent. Nous sommes limités dans nos corps et c’est à l’intérieur des ces limites que nous devons nous accomplir.

Que pensez-vous des propos de Nicolas Gougain, porte-parole de l’association Inter-LGBT (lesbienne, gay, bi et trans), qui a déclaré : “Mgr Barbarin s’obstine à ignorer que nous sommes dans un État laïque et pratique toute une série d’amalgames nauséabonds” et qu’“il n’est pas de bon ton que les autorités religieuses s’immiscent dans un débat politique” ?

Nous sommes quand même dans un État démocratique. Nous avons droit à la liberté d’expression. Cela reviendrait à se conduire comme dans une dictature ou dans un État totalitaire que d’empêcher les gens de s’exprimer sur ce sujet…

On peut d’ailleurs ne pas être croyant et défendre les mêmes positions que l’Église sur ce sujet. De plus, je suis persuadé qu’une majorité de la population est d’accord avec la vision traditionnelle du mariage.

Quand bien même certains sondages disent le contraire ?

Les sondages sont une chose mais je pense malgré tout que la majeure partie de la population ne veut pas du mariage homosexuel. Le rôle des gouvernants devrait être de ne pas vouloir se fier aux sondages mais davantage de rechercher ce qui fait le bonheur de l’homme.

À votre avis, pourquoi les réactions sont-elles si véhémentes à l’endroit du Cardinal Barbarin ?

Nous sommes dans un totalitarisme de la pensée. Dès que quelqu’un prend une position sur ce sujet, on le qualifie “d’ultra-conservateur” ou d’autre chose. Le problème ne devrait pas être de qualifier l’autre mais de s’opposer avec des arguments rationnels. Je regrette qu’à ce sujet, le débat public n’ait même pas pu avoir lieu comme cela avait été le cas à l’occasion des états généraux de la bioéthique.

Souhaitez-vous l’organisation d’un référendum sur la question du “mariage” homosexuel ?

Absolument ! Un référendum doit être organisé afin de permettre un véritable débat et que le gouvernement ne soit pas à la remorque des lobbies.

Considérez-vous qu’il existe un lobby homosexuel ?

Ce qui est sûr, c’est qu’il y a des homosexuels à différents niveau du pouvoir politique et que cette présence n’est pas neutre. Ce n’est pas être homophobe que de constater cela. Y a-t-il un lobby organisé ? Je ne sais pas mais je sens qu’il y a une présence de personnes qui veulent imposer certaines revendications.

Certains se posent la question de ne plus célébrer les mariages religieux après les mariages civils comme la loi l’impose actuellement mais de passer directement devant le prêtre. Qu’en pensez-vous ?

La question se pose peut-être dans la mesure où l’on change la nature du mariage. À quoi ressemble le mariage aujourd’hui, avec le divorce facilité qui instaure une sorte PaCS généralisé ? Peut-on toujours parler de mariage ? Ne devrait-on pas changer l’appellation “mariage” par “union religieuse” pour contourner le problème ? Sur ce sujet, je me pose la question d’une éventuelle différenciation d’appellation.

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145 Comments

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  • mateo , 17 septembre 2012 @ 17 h 24 min

    Excusez-moi mais les pseudo arguments que vous nous ressortez sans cesse ne m’ont jamais expliqué le pourquoi de *votre* problème vis-à-vis de l’homosexualité. Il semble donc que vous soyez dans l’incapacité de me l’expliquer. Dont acte, en effet, peut-être n’en avez vous vous-même pas la moindre idée… :)

  • mateo , 17 septembre 2012 @ 17 h 38 min

    Très chère Valérie, vous reconnaitrez aisément que ce n’est point la minorité homo qui peut mettre l’écrasante majorité hétéro en danger de quoi que ce soit. A partir de là, continuer à exclure les homos de droits somme toute banals mais essentiels comme celui d’organiser comme on l’entend sa vie de couple, relève bien du communautarisme, puisque cela vise à réserver le mariage à la majorité hétéro comme s ‘il s’agissait d’un privilège dont la minorité homo devrait se voir exclue.

    La communautariste c’est vous, pas moi. Je ne demande aucune droit spécifique et supplémentaire qui ne vous serait pas reconnu à vous, contrairement à vous qui souhaitez m’exclure de la société pour de sombres motivations que vous ne parvenez pas à expliciter, sans doute parce que vous-mêmes vous ne les connaissez pas clairement.

  • VALIO , 17 septembre 2012 @ 18 h 29 min

    Vous nous fatiguez Matéo…

    Nous ne voulons pas que la notion de mariage soit dénaturée.

    Pas respect pour nos ancêtres et aussi pour nos générations à venir.

    Depuis la nuit des temps, le mariage est l’union d’un homme et d’une femme, la nature est ainsi faite. Tout dans l’univers tend vers la vie.

    Reconnaître le mariage homosexuel comme légal au sein d’une civilisation évoluée, c’est renier notre part d’humanité.

    D’un point de vue législatif, c’est une erreur, la loi des hommes ne peut s’opposer durablement aux lois naturelles.

    D’un point de vue théologique, cela va à l’encontre de tous les enseignements.

    D’un point de vue anthropologique, c’est une renonciation à ce qui fait le noyau d’une famille, l’essence même de la société.

    D’un point de vue médical, c’est à mourir de rire, on veut faire ce que la nature n’a pas fait… On joue aux apprentis sorciers.

    D’un point de vue générationnelle, c’est le choix de la mort plutôt que de la vie.

    Enfin, mais il y aurait des milliers d’autres choses à rajouter, d’un point de vue humain, c’est une hérésie, d’envisager de retirer sciemment, froidement, de façon méthodique le droit d’un enfant d’avoir un père et une mère (même séparés). Les générations futures nous condamneront pour cela. Toute société qui a sacrifié ses enfants l’a payé…

    Sans compter la porte ouverte à tout le reste polygamie, pédophilie, inceste, etc.

    Je pense qu’aucune société ne peut accepter ce choix de façon réfléchie. Seul une position purement démagogique et le cas présent, électoraliste, peut aboutir à un tel désastre et à un tel reniement de ce que nous sommes.

    une dernière couche : l’égalité n’a rien a voir avec cela, les droits sont pour les personnes pas pour les groupes de personne, et si c’est la reconnaissance de votre “amour” que vous souhaitez, l’Etat n’a rien à voir là dedans.

    C’est clair, ou bien vous avez du mal !?

  • mateo , 17 septembre 2012 @ 18 h 31 min

    et blablabli et blablabla, te fatigue pas, ma chérie, je ne te lis même plus, tout au plus je survole ta “prose” d’un oeil tellement j’en connais d’avance le contenu…

  • BUREAU , 17 septembre 2012 @ 19 h 08 min

    Bonjour,

    Oui, je le réaffirme, il faut un référendum, ce que nous racontent les journalistes sont des balivernes. La majorité des français sont CONTRE LE MARIAGE HOMOSEXUEL. Que l’on parle d’union, mais pas de mariage, que l’on modifie le PACS pour qu’un couple homo ait les mêmes droits qu’un couple hétéro, sauf l’adoption.
    Un mariage st l’union d’un homme et d’une femme, pour procréer.
    Quand deux homos pourront faire un enfant sans intervention tierce, nous en reparlerons. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Un enfant adopté recherche toujours ses parents……..
    Cordialement

  • Corbeyran , 17 septembre 2012 @ 19 h 09 min

    Moi aussi !

  • Goupille , 17 septembre 2012 @ 22 h 44 min

    Enfin une réponse articulée et roborative.

    Merci, parce qu’entre les plops des uns et la psychanalyse de bazar des autres, disparaît la raison même de cette avalanche de redites : une fois de plus, la CEF bronche devant l’obstacle, s’excuse d’être, s’interdit d’apparaître, ne joue pas son rôle, flotte comme un drapeau dans le vent de l’air du temps et relativise…

    Mais, qu’est-ce qui va leur arriver post-mortem ? Faut-il qu’ils ne croient plus en rien pour ne pas se poser la question et oser être aussi tièdes…
    “Dieu vomit les tièdes”, Messeigneurs.

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