Mantegna graveur, dans les collections de la BNF. Jusqu’au 2 octobre 2017, musée des beaux-arts de Tours.
Mantegna (1431-1506) a-t-il gravé lui-même, ou employait-il des graveurs qui suivaient ses directives ? On ne sait. Ses gravures sont en tout cas très personnelles. Tours en a emprunté huit à la BNF, présentées autour de deux peintures célèbres de Mantegna et l’honneur du musée : Le Christ au jardin des Oliviers et La Résurrection. Sur le thème de la vie du Christ, les gravures montrent la parenté des recherches formelles entre peinture et gravure, mais aussi l’inventivité de l’artiste en la matière.
Impressions fortes – L’estampe en 100 chefs-d’œuvre. Jusqu’au 5 novembre 2017, musée de Lodève.
Ce sont bien des chefs-d’œuvre (125, pour être précis) que les gravures prêtées par la Fondation Cuendet, de Lausanne, qu’elles aient été conçues comme illustrations (de la Bible en particulier) ou comme images autonomes. Les plus grands graveurs sont représentés : Dürer (Melancolia, Samson tuant le lion), Rembrandt (La pièce aux cent florins) mais aussi des graveurs occasionnels : Le Lorrain (Le troupeau en marche par temps orageux), Corot (Le Songeur), sans oublier Picasso et Goya. Monde multiple par essence, mais aussi par technique, le monde de la gravure est a priori austère. Ne pas se fier aux apparences !
L’attention au réel – Art flamand et hollandais d’hier et aujourd’hui. Jusqu’au 10 septembre 2017, musée des beaux-arts de Caen.
Quelques gravures encore, mais surtout des tableaux venus du musée d’art et d’histoire de Genève qui complètent la collection de Caen : comment est née aux XVIe et XVIIe siècles cette « peinture de genre » par excellence qu’est la peinture nordique ? Partie de la peinture religieuse, elle aboutit au paysage, au portrait, à la nature morte… Parmi les plasticiens contemporains également présentés, Jan Fabre avec une Robe d’angeconstituée d’élytres de scarabées (sic). En 2012, Jan Fabre avait tourné une vidéo où des gens jetaient des chats en l’air, qui retombaient violemment au sol : c’était ça, son « œuvre ». Face à l’indignation, Jan Fabre avait alors prétendu avoir été agressé par des « fascistes ». Le musée de Caen aurait pu s’abstenir d’exposer ce maltraitant parmi les Brueghel, Rembrandt, Wouverman, Téniers et autres Ostade.
Manguin, la volupté de la couleur. Jusqu’au 5 novembre 2017, musée des impressionnismes (Giverny)
Henri Manguin (1874-1949) est de la même génération que son ami Matisse. Comme lui, il passe dans l’atelier de Gustave Moreau. Comme lui, il est un des Fauves de 1905. Ils ont en commun une couleur voluptueuse. Pour autant, Manguin n’est pas un sous-Matisse, qu’il peigne des figures (La couseuse à la robe rouge), des paysages de Provence (L’amandier en fleur) ou un nu (Devant la fenêtre, rue Boursault). Pour comprendre en quoi Manguin est lui-même… rendez-vous à Giverny où, bien sûr, vous visiterez aussi la maison de Monet.
En photo : Mantegna, Vierge à l’Enfant. BNF.