https://www.youtube.com/watch?v=NNDgsw39m9s
— Vous faites un très bon score à Orange, votre ville (33,8 %) mais vous êtes deuxième dans la circonscription (19,1 %) derrière Carole Normani (LREM, 25,2 %). Comment expliquez-vous cette difficulté ?
— Je crois que l’explication est double : le FN, qui a strictement fait campagne contre moi, a engrangé des voix [ndlr : Catherine Candela, candidate FN, a obtenu 18,1 %], et le système médiatique est contre nous. Le poids de la télévision dans la vie politique est colossal, son impact sur les cerveaux se constate dans les résultats électoraux. Depuis quelques semaines, vous croisez des gens, intelligents par ailleurs, mais qui vous répètent les sornettes entendues dans telle ou telle émission, c’est effrayant. Il y a une dérive totalitaire : la France devient la Turquie et Macron, Erdogan. La Ligue du Sud, elle, n’est jamais à la télévision. Nous sommes tricards. Donc, quelle que soit la qualité du travail local que l’on fait, nous partons avec un handicap.
— Le FN n’est donc pas seul responsable de cette deuxième place ?
— Non, bien sûr : il y a Macron. Nous avons face à nous une candidate LREM inconnue, comme beaucoup d’autres ailleurs. Carole Normani sort de nulle part. Un jour elle se dit représentante commerciale, le lendemain spécialiste dans le vin. Son profil est confus, mais c’est logique : le macronisme, c’est la confusion. En ce sens elle est représentative de son mouvement. Sans mener campagne, elle fait un tabac. Mais c’est le jeu démocratique : on est jeune, on est beau, alors on plaît !
— Mais vous êtes jeune et beau vous aussi, Monsieur le maire…
— Je suis jeune et beau, mais personne ne le dit à la télé !
— Comment s’organisent les soutiens en vue du second tour ?
— Personnellement, j’apporte mon soutien à l’ensemble des candidats de droite dans le département, qu’ils soient FN (Hervé de Lépinau, Anne-Sophie Rigault) ou LR (Jean-Claude Bouchet, Julien Aubert). J’ai reçu le soutien de deux conseillers départementaux du FN, Antonia Dufour et Rémi Rayé. Quant à Catherine Candela, qui a été éliminée, elle a appelé à voter pour moi, non sans y mêler des attaques personnelles et politiques – curieuse façon de soutenir. Mais le fait est que j’ai, formellement, le soutien du Front national. Or la cohérence politique implique aujourd’hui de se soutenir les uns les autres face à Emmanuel Macron qui représente, à mes yeux, l’abomination. Néanmoins, je ne suis pas inquiet pour le second tour. Dans la circonscription les électeurs de droite ont recueilli 52 % des suffrages et les électeurs d’extrême gauche ne devraient pas voter pour le candidat des banques.
Propos recueillis par Samuel Martin pour Présent