Ce film sort en 1938 juste après La trilogie marseillaise (dont seul le dernier volet, César, est réalisé par Marcel Pagnol lui-même). L’idée du film serait venue à Pagnol lors du tournage d’Angèle (1934) où un homme débraillé se pointait chaque jour sur le tournage en prétendant que son valet l’avait mal accoutré. Le Schpountz c’est donc Irénée (Fernandel) un paysan élevé par son oncle (toujours formidable Charpin) qui plutôt que de reprendre le commerce de celui-ci préfère se rêver en star de cinéma. Lorsqu’un tournage se déroule dans son village, Irénée saute sur l’occasion de prouver son “talent“ et l’équipe, pour se moquer de lui, décide de lui laisser croire qu’il a toutes ses chances en l’invitant à les rejoindre sur Paris. Mais Irénée sera peut-être plus doué que ce que tout le monde veut bien croire…
On retrouve dans Le Schpountz les thèmes chers à Pagnol comme les relations familiales (ici il s’agit d’un oncle et de son neveu), le désir d’émancipation, les différences ville-campagne. Pagnol en profite pour dresser un portrait au vitriol d’une industrie (le cinéma) arrogante qui ne l’a pas épargné lors de son passage du théâtre au septième art. Le Schpountz est une fable aussi drôle que touchante et Pagnol prouve ici encore son immense talent de dramaturge. Les dialogues sont croustillants, Pagnol y offre à Fernandel l’une de ses scènes les plus réjouissantes lorsqu’il improvise une audition devant l’équipe pour montrer l’éventail de son jeu !