Eurosatory 2016, salon international « dédié à la Défense et Sécurité terrestres » programmé tous les deux ans, se tient cette semaine au nord de Paris. Cette manifestation est réservée aux seuls « professionnels » et spécialistes ou étudiants dans ce domaine. Espérons que le filtrage est plus exigeant que celui des fan zones.
Initialement produit au sein du périmètre de Satory dans l’Ouest parisien, l’importance du sujet et des enjeux commerciaux — attirant de plus en plus d’entreprises étatiques ou privées internationales — a exigé un espace plus étendu. Cette année, ce sont 54 pays qui participent avec environ 1.300 exposants. Autant dire que c’est un domaine d’avenir.
Comme pour le salon de l’Aéronautique qui se déroule alternativement avec ce salon tous les deux ans, la France organise les deux événements mondiaux les plus importants dans les deux domaines qui sont intimement liés et complémentaires. Et si Airbus est un champion des exportations, le chiffre d’affaires des entreprises tricolores dans le domaine des armements place la France dans le peloton de tête des quatre « leaders » mondiaux. Balance commerciale positive dans ce domaine qui, hélas, ne concourt pas au résultat global français, toujours négatif.
La conjonction de cet événement avec les manifestations et débordements de la rue et des stades et le dernier fait (pas du tout divers) – l’assassinat d’un policier et de son épouse – ne manque pas de piquant – pardonnez l’expression – et ne laisse pas d’interroger. Plus que jamais, des concepts et systèmes de sécurité terrestres sont nécessaires, mais sont-ils en adéquation avec les mini-guerres larvées et imprévisibles que mènent les nouveaux commandos pseudo-solitaires télécommandés ?
Dans le cadre de ce salon, des démonstrations dites dynamiques ont lieu tous les jours, qui valorisent les matériels et personnels qui les servent. La « vente » de formation fait aussi partie du savoir-faire français, avec l’excellence technologique que l’on reconnaît à nos industriels. Des domaines plus confidentiels s’ajoutent aux gros contrats récents et largement publicisés dans les domaines aérien et maritime. Ils constituent cette trame complémentaire et indispensable qui a fait la réputation de notre pays, contre les armes atomiques et bactériologiques en particulier. La guerre cybernétique est désormais une nouvelle menace souterraine qui ne manque pas de mobiliser les ingénieurs et état-majors et fait sûrement l’objet de présentations et débats durant ce « show ».
Mais au-delà et en corrélation avec l’actualité particulièrement prégnante, de nouvelles protections sont-elles aussi présentées contre la radicalisation ainsi que des moyens irréversibles de « décontamination » des individus ou bandes irradiées par les émetteurs paranoïaques de Daech ? Cela semble pourtant l’urgence première !